INTERVIEW Stefan NIKOLIC
30 sept. 2017 09:00:00 dans Pro B
"je veux être celui qui contrôle le tempo"
Présent sur le banc de l'Etoile lors du match de Leaders Cup contre Denain et présenté officiellement au public de l'Arena avant cette rencontre, Stefan Nikolic le nouveau meneur carolo répond ici à nos questions avant sa première sortie, mardi, à Gentilly contre le SLUC Nancy.
Stefan, comment s'est passé ta signature avec l'Etoile ?
"Depuis plusieurs années, je demandais à mon agent de me trouver un club en France et enfin c'est arrivé. Je suis donc satisfait et heureux à l'idée d'évoluer en Pro B sous le maillot de 'Etoile. Et depuis que je suis arrivée dans les Ardennes, tout se passe bien".
Quelles sont tes premières impressions sur l'équipe après le match contre Denain auquel tu as assisté sur le banc ?
"Ça va probablement prendre un peu de temps avant que l'équipe se mette en place et être à son véritable niveau. L'équipe est très, très jeune, fort talentueuse mais très excitée. Elle manque de cadres expérimentés qui lui apporteront de la patience en contrôlant mieux le tempo des matches. Du coup, elle n'est pas encore prête. Il faut que le public de l'Arena fasse preuve de patience car cette équipe est en pleine reconstruction et elle a connu quelques retards dans son recrutement ".
"Il va très vite falloir s'adapter"
Quels sont tes ambitions en venant ici ?
"Je ne connais pas encore le niveau de jeu de la Pro B ni les budgets des différents clubs engagés dans ce championnat mais j'espère qu'on sera dans la première partie de tableau. Pour l'instant, je vais donc déjà découvrir la division et la façon de jouer de l'équipe et de ses rivaux. Mais j'espère être à la hauteur de cette compétition et j'escompte bien le montrer très vite et m'imposer en Pro B. Reste qu'il faut que j'apprivoise le style de jeu de l'Etoile en apprenant à vitesse grand V les systèmes et mes nouveaux partenaires ainsi qu'une nouvelle culture basket. Il va vite falloir s'adapter à ce nouvel environnement. Je vais faire de mon mieux pour être vite opérationnel ".
Par rapport à la prestation de Denain, ce soir, quel est ton appréciation par rapport aux différents championnats que tu as connu en Grèce notamment ?
"J'ai l'impression que cette ligue française qui est considérée comme la meilleure d'Europe est plus professionnelle. On s'en aperçoit sur le parquet mais aussi dans l'environnement et la vie interne du club. Sinon, au niveau du basket proprement dit, le jeu est beaucoup plus lent et cérébral en Grèce. En France, c'est beaucoup plus athlétique. Ce que je savais déjà suite à des discussions avec des compatriotes ayant évolué dans votre pays".
"Je suis un meneur agressif"
Quel type de joueur va découvrir le public ardennais avec toi ?
"C'est difficile de parler de soi. Mais on peut dire que je suis un meneur agressif qui aime le pick and roll, tirer à la périphérie, attaquer la défense afin de créer des shoots faciles à mes coéquipiers, diriger l'équipe et en être le cerveau. Je pense aussi être un défenseur rigoureux qui n'aime pas qu'on score devant lui.Mais on verra tout cela sur le parquet. C'est là seul qu'on évalue la qualité des joueurs".
Quel a été l'importance de votre père (*) dans votre carrière ?
"Son rôle a été important à travers les conseils qu'il a pu me donner de temps à autre. Mais ce n'était pas toujours très simple car parfois j'ai aussi eu l'impression d'avoir une plus grande pression sur les épaules Car j'étais le fils de... et c'est toujours un rôle difficile à supporter. Il a fallu passer outre et me faire un prénom. Mais toutes ces choses-là m'ont aussi aidé à grandir et à être mature plus rapidement'.
"Une saison folle à l'AEK Athènes"
Slobodan vous a même coaché un moment.
"Oui, c'était en Roumanie. C'était à la fois bien et dur. Car il poussait mes limites le plus haut possible. Ce qui m'a d'ailleurs permis de faire trois belles saisons au CS Energia Rovinari, un club situé à quelques dizaine de kilomètres de Bucarest".
Quels sont tes meilleurs souvenirs de basketteur ?
"Incontestablement, mon passage à l'AEK Athènes où j'ai réalisé une très bonne saison et en obtenant le titre de champion de deuxième division. Tout cela dans une ambiance très, très chaude. Ce fut vraiment une période très marquante de ma carrière. Après cela, mes deux médailles d'or avec les sélections nationales serbes en U 16 et U20. Deux distinctions dont je souviendrai toute ma vie. En plus, la deuxième a été obtenu avec Milos Téodosic dont j'étais le back-up (N.d.l.r. : la doublure)".
A l'Etoile, tu vas endosser un douzième maillot. Comment expliquer cette bougeotte qui t'a fait connaitre pays ?
"J'ai quitté très jeune Belgrade pour jouer en Slovénie. C'est une expérience que j'ai apprécié et une fois que j'ai commencé, j'ai continué un parcours de globe-trotter en arpentant l'Europe : la Grèce, la Macédoine, la Roumanie, l'Allemagne et la Russie. J'ai beaucoup aimé voyager grâce à ma passion du basket. C'était plutôt très sympa. Mais aujourd'hui, à trente ans, et maintenant que je suis marié depuis deux ans avec une Roumaine j'ai un peu plus envie de me poser. ".
Sais-tu que Belgrade, ton club d'origine, est venu jouer ici à Charleville en Coupe d'Europe des clubs champions contre l'Etoile ?
(Surpris) "Ah bon... Non, je n'étais pas au courant mais je poserai la question à mon père qui en saura peut-être un plus sur ce sujet."
Propos recueillis par Pascal REMY
(*) Slobodan Nikolic a été le joueur le plus capé de l'OKK Belgrade avec 429 matches disputés au sein de ce club en 14 saisons. Il fut aussi joueur à Crvebne Zvezda (Yougoslavie), Voïvodine et OKK belgrade (Serbie) et Palma Pleven (Bulgarie). Il a par ailleurs entraîné en Russie, Bulgarie, République Tchèque, Roumanie, Yougoslavie et Serbie et encadre aujourd'hui Napredak Bosforus en Serbie.