ITW Pape BEYE: "Je suis revanchard"
9 janv. 2018 09:00:00 dans Pro B
Pape, peux-tu te présenter aux supporters de l'Etoile ?
"Je suis né et j'ai grandi à Dakar. Au Sénégal, durant ma prime jeunesse, je jouais au foot dans mon quartier. Puis un ami m'a mis en contact avec l'académie Babacar Sy basketball School. Et son promoteur a donné une trajectoire nouvelle et impressionnante à ma vie en me prenant sous son aile. Il m'a appris le basket, m'a formé et, grâce à lui, j'ai pu faire des camps avec les meilleurs prospects sénégalais de ma génération. Bénéficier de ce statut fut une situation privilégiée pour moi. Ensuite, à 17 ans, je suis parti en France pour intégrer le centre de formation de Pro A de Châlon-sur-Saône que j'ai fréquenté quatre ans. J'ai signé mon premier contrat pro à l'Elan à l'âge de 20 ans avant d'évoluer en Pro B à Clermont-Ferrand, Châlons-Reims où ça c'est très bien passé pendant trois saisons, Aix-Maurienne et Evreux".
Motivé par le challenge carolo
Comment se sont opérées les tractations avec l'Etoile pour aboutir à ton retour en Champagne-Ardenne ?
"A Evreux, l'été dernier, il n'y a eu aucune discussion sur mon avenir au terme des deux saisons passées là-bas. On n'était plus sur la même longueur d'onde. Les dirigeants voulaient semble-t-il se projeter sur autre chose et je respecte leur choix. Jusqu'en fin 2017, je n'ai eu aucune touche de clubs capables de me donner des responsabilités et du temps de jeu dans un challenge intéressant. Par contre, quand l'option carolomacérienne s'est présentée à moi, j'ai été intéressée. Le discours d'Alex (Casimiri) au téléphone m'a vraiment plu. A partir de là, j'ai su que je devais venir ici. Et ça s'est fait assez vite".
Dans quel état d'esprit es-tu à l'heure de renouer avec la Pro B ?
"Je suis revanchard et je pèse mes mots. J'ai faim, j'ai la dalle et envie de prouver pas mal de choses. J'arrive ici pour gagner un maximum de matches avec une équipe qui a du talent et n'occupe pas à mon avis le classement qu'elle mérite. Ca saute aux yeux. Je ne sais pas le pourquoi du comment qui peut expliquer la situation actuelle de l'Etoile mais, avec les ajustements opérés pendant la trêve, ça devrait le faire. Austen (Rowland), c'est un surplus de fou pour l'équipe; Quant à moi, je veux apporter au club de l'enthousiasme et toute mon expérience. Et donner le maximum à chaque match pour aller chercher le maintien, voire plus".
"Je me sens bien physiquement"
Comment as-tu meublé ton long temps d'inactivité (plus de sept mois) depuis cet été ?
"Déjà, j'ai pu effectuer toute la préparation avec Antibes. Par la suite, j'ai aussi fait un passage à Blois qui avait un joueur blessé mais ne connaissait pas la durée de son indisponibilité. Finalement, ça ne s'est pas concrétisé, mais j'ai suivi plusieurs semaines d'entraînement sur place. A mon retour au Havre où je résidais, je me suis entraîné quotidiennement avec un coach personnel. Avec au menu : du basket, du cardio et de la musculation. Là, je me sens bien. Il ne me faudra que quelques jours pour retrouver le rythme de la compétition ".
Et, ironie du sort, c'est à Evreux, ton dernier club, que tu vas renouer avec la compétition.
"Oui, ça tombe bien. Il y aura peut-être une petite excitation en plus. Sinon, c'est un match comme les autres, je vais là-bas pour gagner. Je vais me mettre ça en tête. Mais c'est ma mentalité"
A 27 ans, espères-tu encore être convoqué en sélection du Sénégal ?
"L'année dernière, j'ai été convoqué à trois reprises mais ça ne s'est pas concrétisé parce qu'Evreux n'était pas trop d'accord pour me laisser partir à une période où le club comptait des blessés. Et comme j'étais le seul intérieur valide, e contexte était donc trop compliqué. Du coup, le staff des Lions a mis un peu mon cas de côté. A moi, maintenant, de faire le nécessaire pour montrer que suis toujours là. Ca serait, en tout cas, un plaisir et une fierté de porter le maillot de l'équipe nationale du Sénégal et de défendre les couleurs de mon pays lors des prochaines qualifications pour le championnat d'Afrique".
L'été aux States
Quel souvenir gardes-tu de ton seul titre national, obtenu en cadets avec l'Elan Chalon-sur-Saône en 2007 ?
"A l'Elan, j'ai passé des moments vraiment exceptionnels avec mon tuteur Jean-Claude Colin et l'encadrement du club. Ce titre obtenu avec Nicolas Lang et Yacouba Ouatarra sous la conduite de Nicolas Chenaud".
Tu as parait-il l'habitude de passer tes vacances estivales aux Etats-Unis ?
"Comme j'ai peu de famille en France, hormis mon fils qui habite avec sa mère à Annemasse, j'ai effectivement pris l'habitude de passer une partie de l'été aux Etats-Unis pour m'entraîner là-bas et suivre des camps afin de préparer l'exercice suivant ".
En 2012, tu t'étais exposé avec Amagou et Badiane sur une affiche publicitaire pour la Ligue Nationale de Basket dont le slogan était "Trois Pape dans une même ligue, c'est un péché de ne pas suivre la LNB".
(Rires) "Ah, ah...J'étais alors à Reims et durant les fêtes de Noël, la LNB nous avait proposé de réaliser ce projet. C'était une bonne initiative. L'idée était originale. Alors, j'ai participé sans aucune retenue. Ca m'a paru sympa de véhiculer ainsi l'image du basket".