L'Etoile peut compter sur Zane Knowles
9 mars 2018 15:59:00 dans Pro B
Après un début d'histoire difficile avec l'Etoile, le pivot bahaméen au statut Cotonou, Zané Knowles (26 ans, 2,08 m, 109 kg), est monté sérieusement en puissance lors des derniers matches. Au point de battre son record personnel en Pro B, mardi à Caen : 14 points à 5/7 aux tirs et 4/5 aux lancers francs, 11 rebonds, 1 contre, 1 passe décisive et 4 fautes provoquées pour 24 d'évaluation en 19 minutes.
Un nouvel atout dans la manche de l'Etoile pour l'opération remontada.
Zane, après le match livré, mardi, à Caen, penses-tu avoir une fois pour toute appréhendé le championnat de Pro B?
"Je pense avoir le niveau demandé par cette compétition. En Normandie, j'ai continué de jouer comme le coach me demande de faire avec plus de réussite que d'habitude. Pour une des rares fois de la saison, les arbitres ont enfin sifflé les fautes commises sur moi. Un paramètre qui change tout. Ce n'est malheureusement pas le cas habituellement alors que des coups, j'en prends pas mal dans un match. Cette fois, en étant bien sifflé, j'ai pu faire commettre des fautes à mes vis-à-vis et me retrouver plus souvent derrière la ligne de lancers-francs. Et on a pu remporter une victoire que personne n'attendait".
Ta performance personnelle t'a permis de figurer dans le cinq idéal de la 21e journée.
"J'avais déjà connu cet honneur plusieurs fois en Pologne durant la première moitié de saison disputé sous le maillot de Siarka. Avec une moyenne de treize points et onze rebonds par match, j'avais alors été élu dans le "Top Five" des meilleurs joueurs du championnat polonais en étant le meilleur rebondeur de la PLK. J'espérais donc y être plus souvent en Pro B mais ça fait plaisir d'y figurer déjà une fois. Lorsque je joue, je suis toujours au maximum tout en étant respectueux des consignes données par le coach. Mais les statistiques ne reflètent pas toujours ce que le joueur accomplit sur le parquet. Surtout les taches de l'ombre ".
"J'ai dû assimiler pas mal mas de choses nouvelles"
Estimes-tu avoir connu une période d'adaptation difficile en arrivant à l'Etoile en dernier ?
"Mon jeu n'était pas forcément adapté à tous les systèmes mis en place par le coach. J'ai dû assimiler des choses que je n'avais pas l'habitude de faire notamment en défense où je me retrouvais un peu plus bas. Malgré tout, j'ai effectué un ou deux bons matches dès mon arrivée à Charleville-Mézières. Par la suite, ce fut un peu plus compliqué. Il a fallu du temps pour m'accommoder au jeu de l'équipe et aux exigences d'Alex Casimiri. Il a fallu s'ajuster et s'accoutumer à un nouveau championnat et aux habitudes de l'équipe. Mais, je n'étais pas en difficulté et, aujourd'hui, je pense être beaucoup mieux acclimaté. Je suis plus assorti à mes partenaires et j'affiche mon potentiel".
Ton avis sur la Pro B ?
"Ca joue à un excellent niveau, c'est plus rapide et technique mais, je vais peut-être vous surprendre en disant cela, ce championnat est par contre beaucoup moins physique que celui de Pologne où j'ai évolué deux saisons avant d'arriver dans les Ardennes. C'est la compétition la plus difficile que j'ai connue".
L'Etoile a-t-elle une chance de rester en Pro B ?
"Bien sûr. Il y a une confiance nouvelle au sein de l'équipe et je pense que ça va le faire. Il reste plus d'une dizaine de matches à jouer et même si la situation reste stressante, je crois l'équipe capable d'inverser les choses. On va essayer de contrôler ce qui peut être contrôler et avancer match après match".
"J'ai déjà vécu des choses extraordinaires au Japon et en Pologne"
D'où vient le surnom de "The Beast" qu'on t'a affublé ?
(Sourires) "On m'a octroyé ce qualificatif en Pologne lors de mes passages à Siarka et Szczecin pour mes qualités athlétiques. Certains estimaient que j'étais monstrueux sous les panneaux (rires)".
"Jaraun Burrows est mon cousin"
Quels sont tes meilleurs souvenirs de basketteur ?
"Ma première expérience hors des Etats-Unis. Au Japon où j'ai évolué à Wakayama et Tokyo Cinq Rêves. Ce n'était peut-être pas la meilleure ligue de basket mais j'y ai vécu une extraordinaire expérience en découvrant un continent et une culture qui m'étaient complètement inconnus. Je suis resté deux ans là-bas et je mesure la chance que j'ai eu en vivant cela".
Tes occupations hors des parquets ?
"Je fréquente beaucoup la salle de sports pour faire de la musculation. Lorsque ma carrière de basketteur sera terminée, j'aimerais d'ailleurs me reconvertir dans le fitness et le coaching sportif personnalisé ".
As-tu été déçu au terme de ton cursus universitaire aux Etats-Unis de ne pas avoir été engagé en D-League par Salt Lake City ?
"Non, pas du tout. Je n'ai d'ailleurs jamais réellement insisté pour intégrer cette division. J'estime d'ailleurs que ce j'ai vécu par la suite à l'étranger tant au Japon qu'en Pologne a constitué une richesse dans mon parcours sportif. Je pense aussi que mon potentiel aurait eu plus de mal à s'exprimer dans l'antichambre de l'élite américaine. Le basket asiatique et européen me convenait mieux".
Outre ton coéquipier Michaël Carey, as-tu des contacts avec tes compatriotes bahaméens évoluant en France comme Augustin Farell (Poitiers) et Jaraun Burrows (Fos/Provence) ?
"Oui, oui et notamment avec Jaraun qui fait partie de ma famille. C'est un cousin éloigné. On a grandi ensemble alors qu'on habitait à un kilomètre l'un de l'autre. Il est natif comme moi de Nassau, la capitale située à l'Ouest de l'océan Atlantique au nord de Cuba. C'est lui qui m'a motivé à faire ce métier. Il me conseille depuis plusieurs années".
Propos recueillis par Pascal REMY