Ne pas dévisser contre les Savoyards
6 févr. 2018 08:38:00 dans Pro B
Renaître en l'espace de cinq jours, tel est l'objectif que s'était fixé l'Etoile après son revers à Lille (81-70). Vendredi, les Carolos ont franchi la première étape en dominant Nantes (81-68). Il leur reste maintenant à réussir la passe de deux en s'imposant, ce soir, à la Caisse d'Epargne Arena devant Aix-Maurienne.
Il ne faut pas que le soufflé retombe. Sur la lancée de son succès au dépens de Nantes (81-68), l'Etoile qui na pas encore fini le cycle aller (1) doit absolument entamer la phase retour par une deuxième victoire de rang contre Aix-Maurienne, le douzième. Voire même reprendre la différence de l'aller (75-68) pour s'assurer le panier-average au cas où...
INVENTAIRE AVANT RETOUR.
En quatre mois, la saison régulière de Pro B a déjà dévoilé la moitié de son visage. En tête de gondole, le leader maximo, Orléans, a clairement affiché ses intentions de retrouver la Pro A. L'OLB qui n'a connu que deux revers en dix-sept journées _ à... Charleville-Mézières (86-85) et à Fos (81-74) _ doit vite retrouver l'élite en succédant à Bourg-en-Bresse. Derrière, pas moins de treize clubs sont encore concernés par une place en playoffs. De Blois, l'actuel dauphin, à Nantes qui pourrait chambouler son roster pour éviter un fiasco retentissant et Vichy/Clermont , le quatorzième.
En bas de tableau si Aix-Maurienne, Nantes et Vichy/Clermont ne s'écroulent pas, la lutte pour le maintien semble pour l'instant se circonscrire à quatre équipes. L'Etoile, dix-septième avec 3 victoires pour 13 défaites mais qui compte un match en retard au Havre va donc ferrailler avec son alter ego quimpérois, Le Havre (4 v, 12 d) et Poitiers (5v, 12 d). Et ce sont probablement deux membres de ce quatuor qui descendront en mai prochain dans une N1 new-look recalibrée à 32 clubs.
LE GRAND DEFI.
Confrontée à un besoin absolu de points pour éviter une descente en Nationale 1, l'Etoile se trouve donc devant un grand défi. Après avoir vécu son pire début de saison en une décennie de Pro B (une seule victoire en quatorze journées), le club ardennais est dans une situation compliquée et périlleuse. Pour effacer les stigmates d'une entame catastrophique, il lui faudra totaliser dix voire douze victoires au terme des dix-huit matches lui restant à jouer (2).
Le chantier qui commence, ce soir, est colossal. Et pour encore avancer et s'en sortir, il faudra des compétiteurs pour le relever. :
"Tout est encore possible mais le chemin va être très long. Et il nous faudra réussir des séries pour nous mettre à l'abri" note Casimiri.
MARQUER SON TERRITOIRE.
Mathématiquement, rien est encore joué. D'autant que l'Etoile durant le cycle retour qui commence aura l'avantage de recevoir ses trois concurrents directs : Le Havre (9 mars), Poitiers (20 mars) et Quimper (4 mai). Mais il va falloir sans cesse se dépouiller et répondre présent dans l'investissement pour ne pas hypothéquer les dernières chances de maintien. Bref, être à la hauteur de l'enjeu.
Dans cette course à la survie, l'Etoile comme elle vient de le faire avec maîtrise contre Nantes (81-68) doit marquer son territoire et s'imposer un maximum de fois à domicile où tout écart pourrait maintenant la mettre en danger.
CASIMIRI APPELLE A LA VIGILANCE.
"C'est déjà une satisfaction d'avoir battu Nantes, mais demain soir on va affronter une équipe autrement plus difficile à dompter et qui vient de faire tomber Fos (73-62). Il ne faut pas que ce succès soit seulement un soulagement. On doit garder notre envie de gagner et ne pas se contenter de ce qui s'est passé vendredi. Pour arriver à enchaîner, il faudra prodiguer des efforts partout et que nos joueurs réalisent qu'ils viennent de battre, en peinant, une équipe en difficulté et sans âme. Le match de référence, c'est la venue d'Aix-Maurienne. Pour moi, c'est le vrai test. Contre eux, il faudra être capable de faire 40 minutes de bon basket sinon ça ne passera pas" prévient Alex Casimiri.
"Aujourd'hui, à l'Arena, il nous faut avoir le mental nécessaire pour gagner ce type de matches et ne plus laisser filer des points comme ce fut le cas contre Rouen (96-98) et Caen (61-68)" résume le coach carolo qui reconnait avoir réparti les temps de jeu contre Nantes pour ménager ses joueurs avant la venue d'Aix-Maurienne.
LOURD D'ENJEUX.
Comme en mai 2015 (3), si ce n'est que ce match survient cette fois en pleine saison, la réception d'Aix-Maurienne constitue encore un match charnière et sous tension. Ne pouvant plus perdre de temps, l'Etoile doit absolument trouver les ressources nécessaires pour inverser la tendance du moment et renverser le club savoyard.
La victoire contre Nantes avec la rentabilité apportée par Dussoulier, Moisy, Carne et même Saumont dans l'énergie ainsi que la partie un peu plus correcte qu'à l'habitude de Zane Knwoles (6 pts à 60% de réussite, 8 rebonds, 11 d'évaluation) a apporté des réponses encourageantes à Alex Casimiri.
Le moment est donc venu pour l'Etoile de partir en reconquête.
AKEEM EST DE RETOUR.
Seul joueur référencé arrivé, cet été, à Aix-Maurienne : l'ex-combo carolo Akeem Williams. Après avoir fait les beaux jours de l'Etoile de Charleville-Mézières de 2014 à 2016 (14,5 pts, 3,5 passes, 2,9 rebonds pour 12,6 d'évaluation en deux saisons de Pro B) et s'être ensuite testé à l'étage supérieur à Hyères/Toulon (6,1 pts, 1,6 passe), le petite boule de muscle américaine est devenue la principal arme offensive du club savoyard : 13,3 points, 2,7 rebonds, 4 passes et 12 d'évaluation. L'Etoile devra donc se méfier de ce meneur rapide et percutant. Tout comme de Kevin Corre, passé lui aussi par les Ardennes en 2009-2010.
Pascal REMY
(1) Reporté le 18 novembre, le match de retard Le Havre-Etoile se déroulera le mardi 13 février en Normandie.
(2) Entre 2004 et 2017, le maintien a presque toujours été assuré en glanant entre dix et quatorze succès. Seul Lille, en 2014, a dû s'adjuger... 15 victoires pour devancer Orchies et Saint-Vallier.
(3) Le 15 mai 2015, l'Etoile dans une salle à Bayard pleine à craquer avait sauvé sa place en Pro B en battant et laissant la place de relégable à Aix-Maurienne (82-69). La saison passée, le club savoyard avait, de son côté, assuré sa sruvie en Pro B en battant l'Etoile lors de la dernière journée en gagnant 83-71.
L'ADVERSAIRE : AIX-MAURIENNE EST DANS LES CLOUS
Après avoir sauvé de justesse sa place en Pro B en mai dernier, Aix-Maurienne semble mieux parti cette saison pour assurer plus aisément son maintien dans la division.
Même si elle flirte encore avec la zone dangereuse, l'équipe savoyarde tient bien son rang et parait armée pour s'en tirer à bon compte puisqu'elle compte tout de même trois longueurs d'avance sur l'Etoile.
Coaché par Fabien Romeyer qui a l'habitude de s'appuyer sur une défense rigide et une vraie cohésion d'équipe, l'AMSB parvenue à vivre à ce niveau de 1993 à 2015 espère bien rester encore dans l'antichambre de l'élite l'an prochain.
Pour relever ce défi, les Savoyards disposent de quelques talents individuels comme Akeem Williams et les derniers venus : Curtis Kelly, Kazadi et Sonko. Sans oublie l'autre ex-carolo, Kevin Corre, l'intérieur congolais Nkounkou, le Guyanais Noël et l'expérimenté Atamna qui joue sa huitième saison en Pro B.
LA JOURNEE.
Voici la liste des matches figurant au programme de la première journée du cycle retour : Blois-Evreux, ETOILE-Aix-Maurienne, Le Havre-Poitiers, Lille-Saint-Chamond, Nancy-Caen, Nantes-Fos/Provence, Orléans-Rouen, Quimper-Vichy/Clermont et Roanne-Denain.
BEYE DIMINUE.
Pas veinard depuis son arrivée dans les Ardennes, Pape Beye qui avait déjà manqué le déplacement à Lille en raison d'une entorse se présentera sans doute diminué, mardi contre Aix-Maurienne. Il a en effet manqué l'entraînement, aujourd'hui, à cause d'une gastro-entérite.
AIX-MAURIENNE AIME LES ARDENNES.
Lors de leurs confrontations en Pro B dans les Ardennes que ce soit à Dubois-Crancé ou Bayard, Aix-Maurienne s'est souvent montré à l'aise au chef-lieu. Vainqueurs quatre fois en 2004 (86-78), 2005 (75-71), 2010 (89-79) et 2012 (92-76), les Savoyards se sont par contre inclinés en 2009 (91-89), 2015 (82-69) et enfin la saison passée à l'Arena (71-61).
Pascal REMY
