Ne pas rester à quai au port
12 févr. 2018 14:43:00 dans Pro B
Avec quelques semaines de retard sur les seize autres clubs de Pro B, L'Etoile et Le Havre concluent demain soir le cycle aller en mettant à jour leur calendrier lors d'un match en retard d'une extrême urgence. Une rencontre qui précède une nouvelle fenêtre internationale et la finale de Leaders Cup. Ce qui, à l'exception de Denain et Orléans, fera hiberner les effectifs de Pro B jusqu'au 2 mars prochain.
On aurait pu les croire rassérénés par la mini-série de succès contre Nantes (81-68) et Aix-Maurienne (75-74) s'ajoutant à un passage victorieux à Quimper (71-75) quinze jours plus tôt. Que nenni. Les Carolos qui abordaient leur déplacement à Fos-sur-Mer dans la peau d'une équipe non relégable ont retrouvé ce maudit statut après leur échec en Provence (78-64) conjugué aux succès du Havre à Evreux (90-61) et de Quimper contre Caen (97-90).
Un signal qui n'est guère encourageant alors que se profile un déplacement de tous les dangers au Havre qui sort d'un magistral réveil dans l'Eure.
Alex Casimiri est conscient de la difficulté de la tâche. "Il faudra fournir un gros match au Havre pour s'en sortir. Car cette équipe en faisant voler Evreux en éclats a tout d'un coup retrouvé une bonne dynamique".
Coincé entre deux déplacements en Provence et en Seine-Maritime, ce match aura été précédé d'une courte et rapide préparation dimanche soir.
"On n'avait pas le choix. C'est comme ça. Il fallait donc faire avec puisque ce match ne pouvait être placé à une autre date" résumait le coach carolo qui préférait, par ailleurs, ne pas revenir sur la production des siens à Fos-sur-Mer
QUEL PASTIS !
A la Halle Parsemain, l'Etoile a subi la loi d'une équipe provençale qui n'a pas eu besoin d'un maximum de concentration pour dérouler son jeu et évoluer à leurs mains.
Les Carolos n'ayant offert qu'une opposition très relative (27-18, 38-21, 49-28 et 57-43), les Fosséens se sont tour à tour livrés à un festival à longue distance à l'image d'Abouo que les Ardennais ont laissé enfiler les paniers comme des perles en première mi-temps (22 points en 19 minutes à 6/7 !) avant de livrer un incroyable concours d'alley-oops dans une défense ouverte à tous les vents.
Et ce n'est sûrement pas la remontée réalisée en fin de rencontre avec l'énergie du désespoir (53-43, 60-54, 69-62) par les équipiers de Dom Morris qui masquera les évidentes carences qui sont à nouveau remontérs à la surface dans les Bouches-du-Rhône. Car la manière avec laquelle l'Etoile a joué pose sérieusement question(s) même si le match s'est essentiellement joué sur un différentiel à trois points abyssal :11/27 à 40,7 % côté local, 2/14 à 14,3% chez les visiteurs.
PAS DE BON AUGURE.
Disons-le tout net, cette prestation insuffisante pour une équipe qui lutte pour son maintien a replacé l'Etoile sous tension. Et il faudra vite se remobiliser et retrouver l'état d'esprit affiché contre Quimper, Nantes et Aix-Maurienne pour aborder dans les meilleures conditions un match brûlant que les Carolos n'ont, c'est une évidence, pas préparé de la meilleure façon en Provence.
FAIRE UN MATCH PLEIN.
S'ils ne veulent pas perdre une grande partie de leurs espoirs de maintien, les "bleu et blanc" ne peuvent pas continuer d'enchaîner des prestations aussi frustrantes et insuffisantes.
Pour surprendre Le Havre lequel a enregistré, cette saison, trois succès à domicile en sept réceptions aux Docks Océane, L'Etoile devra réussir un match plein de la première à la quarantième minute. Et mettre une fois pour toute un terme aux relâchements coupables ayant abouti à ce que des victoires encore à sa portée dans le money-time lui filent entre les doigts. Une tare récurrente. Cette fois, les Carolos devront éviter d'être en proie à des trous d'air.
Alex Casimiri l'espère. "On n'a jamais été sûrs de nous et sereins durant quarante minutes. On fait au mieux 30 minutes. On en a marre de courir après le score. Il faut une fois pour toute être dominant et compter sur notre défense et notre rebond quand on est en baisse de régime".
Reste que l'Etoile se présentera au Havre affaibli par les légères entorses dont ont été victimes Darel Poirier et Zane Knowles à Fos-sur-Mer.
TROIS MOIS APRES.
Reportée le 17 novembre 2017 en raison de l'effondrement d'une structure métallique sur le parquet des Docks Océane lors du montage de la scène pour un concert du chanteur Black M, la rencontre Le Havre-Etoile sera donc rejouée, demain soir.
Si au soir de la sixième journée, Le Havre occupait alors la douzième place et l'Etoile la dernière , les deux clubs, 16e et 18e avant leur confrontation, se trouvent aujourd'hui dans une position beaucoup plus resserrée puisque Normands et Ardennais sont séparés par une seule longueur au classement.
Autant dire qu'un succès donnera un peu d'air au vainqueur et pas mal de migraines au vaincu avant une manche retour qui ne tardera guère puisqu'elle aura lieu le 9 mars prochain à la Caisse d'Epargne Arena.
STATS EN STOCK.
Avant ce match "à la vie, à la mort" entre Le Havre et l'Etoile, nous nous sommes livrés à un comparatif statistique entre les deux clubs dans différents secteur du jeu après dix-sept journées.
- ATTAQUE : Etoile (75,4 points marqués), Le Havre : 70,6 pts
- DEFENSE : Etoile : 82,2 points encaissés, Le Havre : 78,5 pts.
- ADRESSE : Etoile : 44% aux tirs dont 32% à trois points et 76 % aux lancers francs, Le Havre : 41% de réussite générale dont 29% à longue distance et 73% derrière la ligne de sanction.
- REBONDS : Etoile : 32,1 prises, Le Havre : 36,9.
- PASSES DECISIVES : Etoile : 15,2, Le Havre : 16.
- INTERCEPTIONS : Etoile : 7, Le Havre : 5,2.
- PERTE DE BALLES : Etoile : 13,7, Le Havre : 14,4.
- FAUTES PROVOQUEES : Etoile : 16,8, Le Havre : 18,1.
- EVALUATION : Etoile : 79,6, Le Havre : 75,5.
Il faut toute fois relativiser ces données chiffrées car le recrutement opéré au sein des deux clubs a quelque peu changé la donne dans certains registres.
Pascal REMY
L'adversaire : des Havrais requinqués
Septième de la saison régulière et quart de finaliste des playoffs en 2016-2017, Le Havre qui évoluait encore en Pro A en 2015-2016 ( seize ans de présence dans l'élite) est avec Nantes la principale déception de la première partie de campagne en Pro B.
Le STB de Jean-Manuel Sousa ( quatre victoires pour treize défaites) était très loin du statut que lui avaient donné les observateurs du basket français en tout début d'exercice.
Jamais capables de s'installer dans le "Top 9" espéré, les Havrais qui sont pourtant parvenus à s'imposer contre Denain (75-85) et Saint-Chamond (74-67 ont ausi subi quelques gros éclats face à Vichy/Clermont (94-69), Roanne (74-51), Fos/Provence (42-79), Nancy (80-55) et Orléans (101-65).
Des claques qui ont d'abord amené De Sousa à changer ses pions en recrutant l'ex- joueur de Pro A, Ron Lewis (29 "pions" à 9/13 à trois points et 26 d'évaluation à Evreux) l'international angolais Joaquim (2,08 m, 13 pts à 5/5 aux tirs, 7 rebonds et 18 d'éval lors du dernier match), et Bamba.
Ce tonitruant trio est venu compléter un collectif constitué de Davis, du régulier et précieux Mekdad, d'Aded Hussein, de l'ex-carolo Paschal et de l'international... palestinien Krayem. Mais le manque de snipers s'est fait cruellement senti au sein d'un effectif qui jusqu'alors manquait d'âme. Mais la nomination d'Alexandre Palfroy, l'habituel assistant, à la place de De Sousa, en fin de semaine passée semble avoir servi d'électrochoc puis que les moribonds Havrais sont allés écrasés Evreux dans l'Eure (90-61), vendredi. Un mauvais présage pour l'Etoile ?
PASCHAL.
Pivot titulaire chez les U18 français et vice-champion d'Europe en 2009 dans cette catégorie d'âge, Fabien Paschal (2,08 M) croisera à nouveau la route des Carolos, demain, au Havre. L'ex-Gravelinois (2,08 m) prêté à l'Etoile lors de la saison avait alors aidé le club ardennais à se maintenir en Pro B. La saison passée, il avait un peu laissé les dirigeants normands sur leur faim (5,8 pts, 2,4 rebonds en onze minutes de jeu) mais avec le regain de confiance qui l'habite depuis l'arrivée à la tête de l'équipe normande d'Alexandre Palfroy, Paschal pourrait être un pion important du STB dans son opération maintien. L'Etoile est donc prévenue...
ELECTROCHOC.
De retour au Havre au printemps 2016 alors que le club venait de descendre en Pro B, Jean-Manuel Sousa avait pour objectif de faire remonter l'équipe première en Pro A le plus vite possible. Un an et demi plus tard, ce n'est pourtant plus la montée mais le maintien que le STB doit tenter d'arracher. Et après la 13e défaite de la saison avec 20 points dans la musette face à un Poitiers pourtant très mal en point (64-82), les dirigeants havrais ont tranché en remplaçant De Sousa par son adjoint Alexandre Palfroy, qui selon un communiqué du club officiera "jusqu'à la fin de la saison". Les dirigeants ont ainsi jugé qu'il n'était plus à trouver des excuses ou des circonstances atténuantes, quand bien même nombreuses (blessures, fermeture des Docks, nombreux déplacements), mais que l'heure était venue de trouver des solutions.
Après seize saisons dans l'élite et deux en Pro B, Le Havre ne veut pas dire au revoir au monde professionnel. Et sa clinquant victoire, vendredi, à Evreux est un signe réconfortant avant la venue de l'Etoile
TREVE.
A leur retour du Havre, les basketteurs carolos seront au repos du 14 au 18 février inclus. Ils reprendront l'entraînement le 19 février à raison de deux séances par jour jusqu'au 23 du mois. Ce jour-là après un entraînement matinal, ils se rendront à Reims pour un scrimmage avec la Pro A de Châlons/Reims.
Ensuite après un week-end de relâche, ils prépareront la venue de Roanne par deux séances de travail quotidiennes.
RECRUTEMENT : PRECISION.
Les clubs de Pro B désirant se renforcer en vue de la deuxième partie de saison doivent dorénavant le faire jusqu'au 28 février au plus tard dans la limite du nombre maximum de seize contrats de joueurs professionnels homologués.
Dans un objectif de lisibilité et de stabilité des effectifs, une règle d’interdiction de recrutement et donc d’homologation et de qualification de nouveaux joueurs est instaurée à partir du 1er mars jusqu’au terme de la saison.
Toutefois, les clubs auront la possibilité d’effectuer (uniquement) deux recrutements de pigistes médicaux, conformément et selon les dispositions de l’Article 115, dans la limite du nombre maximum de seize contrats de joueurs professionnels homologués et dont les joueurs sont qualifiés à compter de la première rencontre officielle de la saison.
P.R.