Jimmy Ploegaerts : « Moi aussi, j’espère retrouver la N1 »

8 juin 2022 07:00:00 dans NM2

Contacté par Limoges pour devenir l’assistant au CSP en Betlic-Elite, Jimmy Ploegaerts a finalement opté sans sourciller pour l’Etoile. Interview du nouveau coach carolo.

 

Jimmy, comment avez-vous réagi à votre départ forcé d’Orchies ?

"Ce fut d’abord une déception dure à digérer sur le coup, mais la réalité m’a très vite rattrapé. Il n’était pas question de m’apitoyer sur mon sort, il fallait vite se projeter sur autre chose. Ma première priorité après cette belle et longue aventure humaine, a été de rebondir, de retrouver un projet sportif car je ne me voyais pas rester loin des parquets. Et après avoir discuté avec ma femme, ancienne joueuse professionnelle (*), j’ai décidé de ne pas mettre de barrières en termes de niveau ou de distance géographique. J’étais ainsi ouvert à toutes les possibilités pour faire le meilleur choix possible. Mais étant marié et père de trois enfants, il fallait prendre une décision dans un délai raisonnable quant à une nouvelle implantation familiale."

 

 

« Il y a eu un bon feeling »

 

Pourquoi avoir finalement donné votre préférence à l’Etoile ?

"J’ai acté cette signature à l’Etoile après avoir eu un contact physique et humain avec le président et ses collègues de la commission recrutement. J’avais tout de suite été emballé par leur proposition. J’ai senti des gens très investis et motivés. Le projet qui m’a été présenté et cette ambition de retrouver aussi vite que possible la Nationale 1 m’ont plu car j’aspire, moi aussi, à retrouver l’étage supérieur. J’ai aussi aimé la façon d’être des dirigeants carolos. Bref, il y a eu un bon feeling. Maintenant, il me reste à transmettre tout cela aux joueurs. Le seul engagement que je peux prendre : c’est que les joueurs seront impliqués dans cet objectif commun. Ils devront partager mon ambition."

 

 

Aviez-vous eu d’autres contacts ?

"J’ai effectivement eu des propositions pour devenir assistant au CSP Limoges, un club de Betlic Elite, ou pour être coach principal du club helvétique de Boncourt et de Loon-Plage qui vient d’accéder en N1 mais avec six joueurs encore sous contrat. Alors que j’étais toujours licencié à Orchies, j’avais aussi été approché par l’Aurore de Vitré qui a finalement recruté Fabien Calvez."

 

 

Priorité aux valeurs humaines

 

Et, pour la première fois, vous allez sortir de votre cocon nordiste.

"Mes enfants étant encore très jeunes et ma femme, fille de militaire, ayant eu l’habitude de déménager et changer d’endroit et comme, on a décidé de nous adapter à la nouvelle vie qui nous attend. Je prends ça comme une nouvelle aventure après avoir toujours joué et coaché en terre nordiste. De toute façon, quand on fait ce métier-passion, on sait être appelé à bouger. Et puis, nous ne serons qu’à 170 kilomètres de notre région. Ce qui permettra d’ailleurs à mes parents de venir passer des week-ends dans les Ardennes pour voir leurs petits-enfants et garder leurs habitudes."

 

 

Quel type d’entraîneur êtes-vous ?

"Je suis d’abord un coach passionné qui a besoin de challenges. C’est pourquoi, je cherchais un club pouvant m’offrir la possibilité d’aller de l’avant. Sinon, j’aime fonder mon jeu sur une défense agressive _ d’ailleurs Orchies était cette année l’équipe la plus hermétique de N1 (67,8 pts encaissés) _ afin de développer derrière du jeu rapide. Ensuite, je suis très tourné sur l’aspect collectif. Plutôt que de m’appuyer sur des individualités fortes, je privilégie l’aspect collectif en m’appuyant sur des joueurs qui partagent la balle, appliquent les consignes et s’épanouissent dans des rôles forcément établis et hiérarchisés.

En dehors de cela, j’attache aussi beaucoup d’importance aux valeurs humaines car l’homme est tout aussi important que le basketteur. Sinon, je travaille beaucoup pour faire progresser mon équipe tout en sachant que le basket doit rester un plaisir fait d’échanges humains avec les joueurs, les supporters, les bénévoles et les dirigeants. Cette idée de partage est importante à mes yeux."

 

 

« Je veux des joueurs impliqués »

 

Maintenant que vous avez signé un contrat de deux ans, à quoi allez-vous immédiatement vous atteler ?

"Une fois que le président aura officialisé la nouvelle à l’ensemble des joueurs en place, je prendrai ensuite contact avec eux pour connaître les intentions de chacun par rapport au projet que je leur proposerai. A l’heure actuelle Ted Lissossi, Hugo Boyer, Pierre-Baptiste Kieger et Gnahoré Dali sont toujours sous contrat. Il y a donc une base intéressante. En attendant d’attaquer la construction d’une équipe compétitive apte à répondre aux objectifs en ajustant le recrutement avec quatre joueurs mutés, je prépare d’ores et déjà le début de saison avec une reprise de l’entraînement fixée fin juillet-début août et la mise en place de plusieurs matchs de préparation pour être prêt le 10 septembre."

 

 

Quelles seront les ambitions du club ?

"C’est clairement de jouer le haut de tableau en construisant sur la durée.  Je veux pour cela composer un groupe décidé à tout donner à chaque match, à mouiller le maillot et à se jeter sur tous les ballons en affichant un état d’esprit conquérant et en démontrant des valeurs de travail, de courage et d’abnégation. Il faut que cette équipe soit la véritable locomotive et la vraie vitrine du club. Qu’elle transmette son envie au reste du club en l’entraînant dans cette identité."

 

 

Prendrez-vous un peu de vacances avant la reprise de la prochaine saison ?

"Avec mon épouse, on va d’abord rechercher un logement et avancer dans nos recherches dès cette semaine. Ensuite, il faudra programmer le déménagement et organiser la rentrée scolaire des enfants. Ça va donc être un été un peu plus speed et mouvementé que d’habitude. Mais c’est pour la bonne cause (rires). Une fois, toute cela en place et même si je n’ai encore rien programmé, je consacrerai peut-être quelques jours pour me rendre à Clermont-Ferrand dans la famille de ma femme."

Propos recueillis par Pascal REMY

 

(*) Audrey Salvi, sa compagne, avait débuté à La Tronche Meylan, est passée par le centre de formation de Bourges en étant alors internationale cadettes. Elle a ensuite évolué à Voiron et plusieurs saisons à Namur en Belgique où elle a gagné le championnat et la Coupe et pris part à l’Eurocup. Elle a terminé sa carrière à Chenove en Ligue 1 féminines.

 

 

INDISCRETIONS:

DEUX FOIS EN PLAY-OFFS.

Lors des deux saisons pleines effectuées en N1 à la tête du BC Orchies, Jimmy Ploegaerts a emmené le BCO en quart de finale en 2018-2019 et en huitième de finale cette saison. Les campagnes 2019-2020 et 2020-2021 n’ayant pas été à leur terme en raison de la Covid.

 

SOUVENIRS, SOUVENIRS.

Après sept ans passés dans le même club, ce qui n‘est pas banal pour un entraîneur, Jimmy Ploegaerts préfère garder en souvenir du BCO ses meilleurs moments au club. A savoir : la confiance que lui a accordé ce club, en 2015, en devenant l’assistant en Pro B de Fabrice Courcier « que j’avais déjà connu à Saint-Amand », et en apprentissage rapide, intense et enrichissant au fil des années au BCO.

Au cours de cette période, Jimmy Ploegaerts a connu un quart-de-finale de play-offs d’accession en Pro B perdu contre Le Havre qui perdra ensuite en finale face à Saint-Quentin et des moments magiques et inoubliables avec les supporters orchésiens. « Comme, par exemple, ce dernier match d’une saison contre Challans où on était resté une heure sur le parquet pour échanger avec nos supporters ». Plus deux victoires en N1 contre Saint-Vallier.

 

TROIS FOIS VAINQUEUR DE L’ETOILE.

" J’ai plutôt de bons souvenirs de l’Etoile de Charleville-Mézières (sourires), club contre lequel j’ai gagné à trois reprises en N1 et en Coupe de France en tant que coach d’Orchies. J’avais d’abord entamé cette série en inaugurant victorieusement l’Arena, lors d’un 64 de finale de Coupe de France (64-89). Et la même saison, en championnat cette fois, après avoir battu les Carolos à l’aller dans le Nord (75-72), le 5 octobre 2018 après avoir été menés de huit points à 1’30 de la fin du match, on s’était imposé au retour. C’est d’ailleurs un souvenir particulier car ce succès est survenu le lendemain de la naissance de mon fils, le 7 Janvier 2019. J’étais venu au match avec l’envie que l’on finisse assez vite pour rejoindre ma femme à la maternité mais il avait fallu recourir à deux prolongations pour gagner cette rencontre 93-89 ."

 

UN BON RESSENTI. 

"L’Etoile possède de belles structures qui permettront de bien travailler, un superbe écrin qui se prête bien à l’objectif qu’on s’est fixé et une histoire, ce qui pour moi n’est pas une chose anodine. Autant d’éléments qui mis bout à bout m’ont convaincu de m’engager dans cette nouvelle aventure sportive ."

 

ACTIF.

Durant sa carrière d’entraîneur, Jimmy Ploegaerts s’est aussi beaucoup investi dans différentes missions. Comme Entraîneur pour le Camp Basket Artois de Liévin, de l’équipe universitaire de la Faculté des Sports de Valenciennes et aussi en tant que responsable de l’option Basket au Collège Notre Dame de la Providence à Orchies et Formateur pour le Brevet d’Etat 1° degrés option Basket Ball au Creps de Wattignies.

P.R.

 

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