
Johan Clet : « Tenter de réussir un coup à Lorient »
11 mars 2025 08:00:00 dans NM1
Auteur d’une moyenne de 6,2 points et 4,2 passes décisives par match mais capable aussi de gros cartons (20 points contre Saint-Vallier et 19 points face à Boulogne et Avignon), le numéro six carolo revient en forme au bon moment. Tant mieux pour l’Etoile qui va se déplacer deux fois consécutivement à Lorient, aujourd'hui, et Rennes, le mardi 25 mars.
Johan, comment as-tu vécu cette incroyable remontada qui a permis à l’Etoile de remonter un débours de 25 points pour l’emporter 88-84 ?
"Finalement, c’est plus au terme de cette rencontre au moment de la communion avec les spectateurs de l’Arena qu’on a réellement mesuré la portée de cet exploit et qu’on s’est rendu compte de ce qu’on a fait. Au cours de la rencontre, après un début de match catastrophique, limite honteux, on se prend un 8-28 et un 15-40 et après en retrouvant de la réussite à trois points et en passant dans la foulée un 17-0 à Toulouse, tout s’est merveilleusement enchaîné. L’euphorie du public nous a alors bien aidé. Nous sommes parvenus à renverser la situation. Mais un match, c’est long, et durant trois quarts temps, on a retrouvé notre potentiel en montrant toute notre force de caractère. Des valeurs que les Ardennais apprécient au plus haut point. C’est en tout cas une victoire très marquante pour la suite. On est satisfaits du résultat de la manière avec laquelle nous avons acquis ce succès."
Avais-tu déjà connu un tel scénario dans votre carrière ?
"Je n’ai pas de souvenirs précis en tête mais je pense sincèrement que pas mal de basketteurs ont dû connaitre de tels come-back."
Grâce à ce second succès en deux journées, l’Etoile a en tout cas bien démarré ce second acte de la saison.
"Oui d’autant qu’on partage la place de dauphin avec Rennes et Angers à une longueur du leader bisontin. Cela nous situe bien au classement. On reste dans les clous, ce qui est tout de même une sacrée performance pour un promu comme nous."
« On a brisé une spirale négative »
La suite des évènements passe par deux matches à l’extérieur (Lorient et Rennes), ce qui n’a pas été le fort de l’Etoile jusqu’ici.
"Effectivement, on s’est jusqu’alors contenté de trois succès hors de nos bases mais on a montré lors de nos derniers voyages à Mulhouse (72-70) et Paris (80-82) qu’on faisait preuve d’un peu plus de résistance, désormais, dans les salles adverses. Les résultats de ce championnat montrent que toutes les formations sont bien meilleures quand elles évoluent devant leur public. Reste qu’il faudrait réussir à faire un coup en Bretagne contre une de ces deux équipes. Ce serait très bien. En tout cas, les deux derniers succès et les conditions dans lesquelles nous avons arraché ces victoires donnent de la confiance pour la suite. Cela a ramené de la joie et des sourires au sein du groupe car dans le même temps, on a brisé une spirale négative qui commençait à être pesante. Cela fait donc beaucoup de bien."
« Avec 40 matches, la N1 est le plus long championnat en Europe »
Mais comment expliquer ce manque de résultat chronique en déplacement ?
"La fatigue inhérente à la longueur des déplacements en train puis en minibus effectués souvent dans un temps rapproché. Même si le club fait tout pour que ces voyages se passent au mieux, il n’en reste pas moins que la N1, qui est le plus long championnat dans la durée en Europe, est une compétition où l'on dépense beaucoup d’énergie. Ce qui complique la tâche de clubs à petits budget comme l’Etoile. Cette campagne avec ses 40 matches est complètement démentielle même si on est heureux de vivre cela."
On sait le challenge que vous avez à relever pour assurer votre maintien. Vous semble-t-il possible de laisser quatre clubs derrière vous sans compter le Pôle Fédéral ?
"Cela me semble jouable, je pense qu’on le fera. Tout est possible. A nous de vite décanter la situation pour nous mettre à l’abri. En tout cas, la situation actuelle reste très serrée."
« J’essaie de faire au mieux avec une jambe gauche affaiblie »
Comment juges-tu ton rendement sur un plan personnel ?
"Trop irrégulier lors de la saison régulière au cours de laquelle j’ai mis du temps à revenir physiquement et à me remettre au mieux de mon hernie discale et d’un mal récurrent au dos qui m’empêchent d’évoluer à 100 %. Car j’ai un déficit au niveau de la jambe gauche qui est affaiblie. Ce qui m’empêche d’avoir de bons appuis et toute ma force. Malgré ce handicap récurrent, je monte malgré tout en puissance lors cette seconde phase. J’espère ainsi rendre service au club en arrivant à mon top au moment le plus important de l’exercice. En répondant au mieux aux demandes du coach qui profite de ma polyvalence pour me faire jouer arrière ou au poste de meneur où je suis poussé à prendre plus de responsabilités."
Dans quelles circonstances es-tu revenu dans les Ardennes ?
"Mon agent ayant été contacté par le club carolo, je ne me suis pas posé de questions car je savais où je tombais. C’est le club qui m’avait relancé il y a quelques années et le fait d’avoir peut-être la possibilité de rejouer en N1 m’a amené à répondre positivement à ces sollicitations."
Quels sont les souvenirs marquants de ton premier passage à Charleville-Mézières ?
"Que du bon même si ces deux campagnes n’ont pas été au bout à cause du Covid. Ce furent des expériences très particulières car inachevées en raison de la crise sanitaire. Mais Fabien Calvez m’avait remis en confiance, ce qui me permit de me relancer et de signer un contrat à Mulhouse alors en N1."
Rappelle-nous ton parcours de basketteur.
"Etant originaire du Sud-Ouest, j’ai d’abord fait mes armes à Toulouse avant un séjour de six ans à Cholet où j’ai remporté le seul titre de ma carrière en étant lauréat de la Coupe de France cadets à Bercy en 2011 contre l’ASVEL avec Romuald Morency. Par la suite, j’ai évolué un an en Pro B à Caen, effectué un court passage à GET Vosges en N1, signé deux ans à l’Etoile en N2, rejoint Mulhouse en N1 avant de connaître des blessures au dos, d’effectuer quelques piges à Berck et Bordeaux pour refaire une saison pleine à Tain en N3."
Quelles sont tes occupations en dehors du basket ?
"Faire des balades avec ma chienne Juna, un Malinois croisé Kangal. J’aime aussi partir danser à Paris mais avec notre saison, bien remplie, je n’ai pu m’échapper que deux fois. Sinon, j’apprécie écouter de la musique et jouer aux échecs."
Propos recueillis par Pascal Remy
INFOS :
UNIQUE DANS LES ANNALES.
De mémoire d’anciens supporters de l’Etoile, aucun ne se rappelait une telle remontada. Et on a eu beau fouillé dans nos archives, ce totalement renversement de situation _ passer de moins 25 (15-40) à + 4 (88-84) _ est probablement un cas unique dans les annales pourtant riches et denses du club. Les 1. 200 spectateurs présents se souviendront en tout cas de ce match historique et de ce scénario complètement dingue.
AVEC IRONIE.
L’analyse à chaud de Jimmy Ploegaerts:
"Les gens qui ont regardé le match sur leur écran de télé dans leur fauteuil ont dû très vite teindre pour voir en replay : « The Voice », « Koh Lanta » ou « Danse avec les stars ». Mais quand tu es coach, tu dois t’efforcer d’y croire et espérer que ton équipe parvienne à réduire la marque et que les choses finissent par s’accélérer en ta faveur. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé. La salle nous a alors soutenus et les joueurs y ont cru pour de bon. On n’a pas baissé les bras, on ne s’est jamais lamentés. Et les joueurs ont trouvé les ressources pour gagner. Ce succès fera date."
Et, à partir de là, l’Etoile en battant tour à tour et au finish le Pôle Fédéral (80-82) et le Stade Toulousain (88-84) a pris un départ à toute blinde dans cet acte deux.
LORIENT N’A PLUS LE DROIT DE DECEVOIR.
Mais, attention, le voyage à Lorient s’annonce coton. Face à une formation lorientaise, classée huitième de l’exercice régulier (11 victoires, 15 défaites) après avoir longtemps figuré dans la bonne partie de tableau et s’être écroulée pour être finalement « grillée » lors de l’ultime journée de phase régulière par Sables Vendée seront attendus de pied ferme au Palais des Sports Kervaric. D’abord parce que les protégés de Pascal Thibaud doivent faire oublier une mauvaise passe (six défaites lors de ses sept derniers matches), ensuite parce que du fait de ces résultats décevants, les dirigeants du CEP ont fait le nettoyage en recrutant trois nouveaux joueurs, pas moins. A savoir Payen-Boucard, Gaylord Lobela et Prost. L’Etoile, elle, se contentera de ses propres moyens sans avoir été en mesure d’opérer le recrutement d’un joueur.
MKAMBA DANS LE CINQ MAJEUR.
Grâce à sa prestation XXL contre Toulouse (22 points, 17 rebonds, 8 fautes provoquées, 35 d’évaluation), le capitaine carolo Jonathan Mkamba a fait partie du cinq majeur de la journée établis par la rédaction d’« Au Rebond ». Chapeau Jo…
LE POINT.
En l’état actuel des choses, Poissy, dixième avec 20 points, Fougères, onzième (19 pts), Metz (douzième, 17 pts) et Avignon/le Pontet, lanterne rouge avec 13 pts, descendraient en Nationale 2. L’Etoile avant d’entrer dans le disque dur de son calendrier avec deux déplacements de rang à Lorient et Rennes, dispose de deux points d’avance sur la zone de flottaison, alors qu’il reste encore douze matches à jouer pour tenter de se sauver. Ce qui est loin d’être acquis.
LA JOURNEE.
Cette troisième soirée dans la poule basse permettra d’en apprendre davantage sur cette mini-compétition avec les matches suivants au menu : Lorient/ETOILE, Rennes/Metz, Toulouse/Avignon, Angers/Besançon, Fougères/Feurs, Poissy/Boulogne
La rencontre Centre Fédéral/Berck a été décalées au 1er avril.