Le grand départ sur la route Nationale 1
13 sept. 2024 17:45:00 dans NM1
Novice en N1, L’Etoile entre dans le vif du sujet, ce samedi soir (20 heures), à Boulogne-sur-Mer face à une équipe rodée à ce niveau depuis plusieurs années.
Alors qu’elle pensait attaquer une sixième saison consécutive en N2 avec la ferme intention de se mêler à l’accession, l’Etoile entame finalement l’exercice 2024-2025 en revenant dans le giron professionnel. Suite aux décisions prises par la LNB et la FFBB de procéder aux relégations administratives des Metropolitans 92 (Betlic ELITE), Lille Métropole Basket (Pro B), Pont-de-Chéruy (N1), de l’abandon de Rueil et du refus de Le Cannet de monter à cet étage, les instances nationales après avoir préalablement repêché tous les relégables (Poissy, Lorient, Berck et Besançon) ont donné leur feu vert, le 31 juillet, à l’Etoile. Bien que prévenus très tardivement de cet engagement, les dirigeants carolos ont accepté ce ticket d’invitation avec l’intention de relever un défi qui ressemble pourtant à un cadeau empoisonné. Car l’Etoile après six saisons en N2 s’apprête, ce samedi soir, à entrer dans un championnat professionnel très relevé où figurent de grandes villes françaises.
"Nous sommes très heureux de ce dénouement qui récompense notre très belle saison sportive 2023-2024 (*) et un lourd travail administratif. La N1 n’est donc plus un rêve, nous y sommes. Mais nous savons bien que le plus difficile commence." concède le président Luc Torres.
"Je suis ravi de voir le club disputer une campagne certes périlleuse mais aussi sacrément exaltante. Il y a, en tout cas, déjà beaucoup d’excitations et d’émotions dans et autour du club à l’idée d’évoluer dans une autre dimension." continu-t-il.
UNE PREPARATION ACCEPTABLE.
Lors de sa phase préparatoire balisée par sept matches, l’Etoile a enregistré six victoires aux dépens de son co-pensionnaire de N1, Metz (101-71), des clubs de N2 Recy Saint-Martin (73-87 et 75-66) et Cergy-Pontoise (86-93 et 93-60), et de la formation de N2, Maubeuge (87-69). Seul Metz avait préalablement battu les Carolos (82-63).
UNE EXIGENCE PLUS ELEVEE.
"Mais attention, le basculement vers des matches plus intenses et la méconnaissance de cette division nous obligent à rester vigilants. Le principal danger, aujourd’hui, c’est d’être surpris par le niveau d’agressivité qui caractérise ce championnat." prévient Jimmy Ploegaerts.
Avant de se livrer à une métaphore: "On est dans la situation des gamins qui apprennent à nager dans le petit bain avant de sauter dans le grand bain. En attendant d’apprivoiser ce championnat, il faudra s’efforcer de rester à flot et de ne pas couler."
BOULOGNE POUR COMMENCER.
L’Etoile posera donc la première pierre de cet immense challenge sur la Côte d’Opale où elle sera confrontée au Stade Olympique Maritime de Boulogne. Eliminée en huitième de finale des playoffs d’accession la saison passée par Tarbes/Lourdes, cette formation a pour objectif de réitérer la même campagne en 2024-2025. Fabien Anthonioz, son coach, a gardé dans son effectif des éléments comme Chathuant, Jim Seymour, Sydney Hawmmond et le pivot de 2,14 m, Hyacinthe.
LA JEUNESSE AU POUVOIR.
Ayant perdu Aaron Levarity, MVP du dernier exercice, le SOMB a affiché sa volonté de rajeunir les cadres en attirant dans ses filets de jeunes joueurs talentueux qui ne demandent qu’à s’épanouir. Outre le rookie américain, Mika Adams-Wood, qui vient de terminer son cursus universitaire à la mène à Saint-Bonnaventure, le coach boulonnais a fait appel à deux espoirs français talentueux. Il s’agit de Victor Maury, meilleur passeur du championnat Espoirs et vainqueur du Trophée du Futur avec les U21 de Bourg-en-Bresse, et aussi de l’ex-jeune du SLUC Nancy, Nolan Kingue.
LE SOMB EN FORME.
Vainqueur lors des matches de préparation de Berck (N1) 84-76, Liévin (N2) 89-69, Orchies (N1) 70-60 et 63-65, Loon Plage (83-68) et seulement battu par les clubs de Pro B de Denain (65-68) et Evreux (84-60) et une fois par un co-pensionnaire de N1, Loon Plage (55-70), le SOMB parait déjà très affuté. D’autant que durant cette phase préparatoire, le rookie US Mika Adams-Wood n’a disputé que trois rencontres.
UNE FORMULE CHAMBOULEE.
Après six ans d'une formule réputée pour son illisibilité, la FFBB a décidé de simplifier la formule de Nationale 1 cette saison. L’ancienne mouture, initiée en 2018, n’avait jamais fait l’unanimité auprès des clubs. Les trois poules, et notamment l’obscur groupe intermédiaire, ont donc vécu pour laisser la place dès ce week-end à un championnat simplifié. Cette refonte a, au moins, le mérite d’une plus grande clarté. La première phase qui se déroulera du 13 septembre 2024 au 14 février 2025 concernera 28 équipes scindées en deux poules géographiques de 14 clubs. A l’issue de cette première phase, place à la seconde partie de la saison entre le 28 février et le 28 mars 2025. Cette fois, les sept premiers de chaque groupe seront reversés en poule haute pour se disputer les places en playoffs d’accession en Pro B. Les quatorze autres formations (soient les sept derniers des deux groupes préliminaires) rejoindront la poule basse et disputeront des matches aller-retour pour déterminer les quatre clubs condamnés à la descente en N2. Au cours de cette ultime séquence, les résultats directs des confrontations de la phase 1 seront conservés, ce qui limitera le nombre de journées à quatorze matches. L’Etoile n’aura donc plus à affronter que six autres clubs de la poule A.
40 MATCHES EN N1 AU LIEU DE… 26 EN N2.
Cette redistribution des cartes n’empêchera pas les 28 clubs présents à disputer un minimum de 40 rencontres au cours de cette campagne-marathon.
Comme le faisait remarquer Jimmy Ploegaerts durant l’été : "Quand nous serons arrivés à la mi-février, on aura déjà disputé le même nombre de matches que toute la saison passée en N2."
Un copieux programme et une sacrée gageure pour le club ardennais, petit poucet de la division.
UN STATUT ENCORE HYBRIDE.
Selon Jean-Pierre Siutat, le président de la Fédération Française de Basket-Ball, « ce projet démontre que cette division a désormais acquis un statut semi-professionnel ».
Son collègue et vice-président, Alain Salmon, par ailleurs président de la commission des compétitions va plus loin. « Après tout ce que nous avons mis en place au niveau administratif, sportif et budgétaire en plus du cahier des charges pour la montée, la Nationale 1 est vraiment une division professionnelle. Elle doit ainsi mieux préparer à une Pro B à 20 clubs. Jouer 40 matches au cours de l’exercice insuffle en tout cas les besoins nécessaires pour la division supérieure ».
Pour Jimmy Ploegaerts, il n’y a pas photo. "Quand on effectue une saison à quarante matches dont dix à jouer en semaine, je considère qu’il s’agit d’une division professionnelle. Car un joueur ne peut, par exemple, plus allier la compétition à une autre activité. Au niveau du club, il faut par ailleurs disposer d’une structure adaptée à ce rythme endiablé. Pour nous, l’objectif est clair : essayer de s’installer en N1 dans la durée en réussissant notre transition au troisième niveau français."
Cette compétition n’est pas sans rappeler le National en football.
LES ADVERSAIRES DE L’ETOILE.
Dans la poule B, lors de la première phase de la saison, l’Etoile en découdra avec les adversaires suivants : Boulogne, Saint-Vallier, Saint Chamond, Feurs, Orchies, Le Havre, Lyon SO, Avignon/Le Pontet, Besançon, Berck/ Rang du Fliers, Metz, Loon Plage et Mulhouse.
La poule A est, pour sa part, composée de Tours, Rennes, Angers, Toulouse, Lorient, Quimper, Challans, Levallois, Tarbes/Lourdes, Vitré, Fougères, les Sables Vendée, Poissy et le Centre Fédéral.
L’ETOILE croisera lors de la seconde phase sept de ces formations.
MATCHS LES VENDREDI ET MARDI.
Le premier changement par rapport à la N2 concerne les jours des rencontres. Les matches de Nationale 1 se disputent, en effet, les mardi et vendredi soirs à 20 heures avec possibilité toutefois de jouer de temps à autre le samedi. Certains clubs comme Berck, Boulogne, Metz et Besançon ont toutefois opté pour recevoir à certaines occasions à domicile le samedi. Ce qui sera d’ailleurs le cas pour Boulogne, samedi 14 au soir, face à l’Etoile. Durant la saison régulière, l’Etoile évoluera trois fois à l’Arena le mardi. Contre Orchies (14 janvier), Besançon (28 janvier) et Metz (4 février). La volonté de la FFBB étant d’opposer les clubs les plus proches ce jour-là.
CLAP DE FIN.
Plusieurs piliers de Nationale 1 ont raccroché définitivement leurs baskets à l’intersaison et tiré leur révérence. Ludovic Chelle, la plus grande longévité du basket français (23 ans de carrière), Tortosa (Saint-Vallier) et l’ancien carolo Moustapha N’Diaye (Fougères) ont ainsi tiré le rideau sur de beaux parcours respectifs.
LA JOURNEE.
Au programme de la soirée inaugurale : Saint-Chamond Andrézieux Bouthéon/Loon Plage, Saint-Vallier/Mulhouse, Boulogne/ETOILE, Le Havre/Besançon, Avignon-Le Pontet/Lyon SO, Feurs/Berck Rand du Fliers, Orchies/Metz.
Pascal REMY
(*) Second avec Souffelweyersheim (qui prit part aux playoffs d’accession en N1) et Tremblay après un parcours balisé par 18 victoires et 8 défaites, l’Etoile de Charleville-Mézières Ardennes en bouclant son exercice par huit succès consécutifs a donc atteint son Graal cet été.