
Lucas Depaix, une doublure qui prend de l’étoffe
28 mars 2025 08:00:00 dans NM1
Avec une moyenne de treize minutes de temps de jeu sur le parquet et 2,7 passes décisives, le jeune ardennais (24 ans) formé au club se révèle comme une alternative de plus en plus crédible au poste de meneur. Le fils de Ludovic et Nathalie qui a battu son record de points (huit), mardi, contre Angers a en tout cas pris une sacrée assurance sur et en dehors du terrain.
Comme le démontre cette interview :
Lucas, on peut dire que tu as été biberonné au basket…
"Oui (rires), je ne pouvais pas échapper à cela. Je suis né dans une salle de basket avec un ballon en mains et j’ai suivi mon père Ludovic et ma mère, Nathalie, qui ont joué à Revin, Vrigne-aux-Bois, Sedan et dans les salles Delvincourt, Dubois-Crancé et Bayard et sous les maillots de l’ASPTT, des Marcassins de Revin, du BC Sedan, de l’En Avant Vrigne-aux-Bois et de l’Etoile. Outre mes parents, mes grands-parents, Pierre (Depaix)et Jeannine (Marcaille), ont aussi œuvré dans la discipline. Sans oublier mon oncle, Thierry, qui pour sa part a évolué en Pro B et mon frère Loïc, en passe de monter en N3 avec la réserve de l’Etoile. Cela aurait donc sans doute été mal perçu de ne pas suivre cette voie."
Pour ta part, tu as quasiment presque toujours été licencié à l’Etoile.
"J’y ai été licencié dès l’âge de quatre ans et demi en intégrant la section baby-basket encadrée par Marie-Claire Henrot et mon père. Ensuite, j’ai évolué dans toutes les catégories de jeunes de U8 à U17 avant de connaître la Prénationale, la N3, la N2 et enfin la Nationale 1. Cela fait déjà un sacré bail à 24 ans."
Jouer en N1 pour un club ardennais, c’est une fierté. Il t’est tout de même arrivé de faire une infidélité à l’Etoile durant deux saisons…
"Après avoir été sélectionné Ardennes par Nicolas Jault, j’avais été repéré suite à un tournoi interdépartemental par des encadrants du pôle Espoirs Champagne Ardennes pour intégrer l’équipe U15 Elite du CCRB entre 2000 et 2002. Sous le coaching de Patrick Manini, j’y ai côtoyé Esssomé Myem et Kezza Giffa qui évoluent aujourd’hui à Denain (Pro B) et en NCCA avec l’université de High Point."
Et après cette expérience, retour au bercail.
"Oui, pour connaître en l’espace de quelques années une accession en N3 suivie de cinq campagnes en N2 dont une entrecoupée d’entraînements avec le groupe professionnel, ce qui m’avait déjà permis de connaître Nemenja (Kovanusic), et un exercice en Nationale 1 avec l’équipe fanion."
Avec quels palmarès ?
"Un sacre en tournoi interdépartemental avec la sélection ardennaise 2001 ce qui n’est pas arrivé souvent dans les annales, cinq finales de Coupe des Ardennes dont une seule perdue contre Vouziers et une accession en N3 avec Noé Torres, Clément Boudrique, Sébastien Serra (N.d.l.r. : le compagnon de Sarah Chevaugeon), Théo Henrot, Jean Lemaitre, Ludovic Cambrea, Romain Radelet et Alexis Karambelas sous la houlette de Frédéric Jaudon."
« J’ai égalé mes parents »
Le fait de jouer en Nationale 1 en portant le statut de joueur ardennais représente-t-il une fierté ?
"Absolument. C’est un honneur rare de jouer à ce haut niveau avec mon club formateur qui n’hésite pas à faire confiance aux jeunes produits locaux. Mais rien n’arrive par hasard, cela représente beaucoup de travail. En parvenant à faire ma place au troisième niveau français, j’ai relevé un challenge personnel : celui d’égaler mes parents qui avaient évolué en N2 et en N1 féminines."
As-tu l’impression d’avoir progressé ces dernières saisons ?
"Clairement oui, comme le prouve d’ailleurs un temps de jeu plus important dans les rencontres de N1, ce qui me permet de prendre de plus en plus de plaisirs. Et au fil des matches, j’ai engrangé de la confiance et de l’assurance et gagné aussi en maturité en assumant plus de responsabilités. Je profite aussi pleinement des conseils de Rosaire (Malonga) et de Johan (Clet)."
« Apporter une énergie positive »
Quels sont tes points forts et tes faiblesses ?
"J’essaie d’abord de bien défendre, de faire jouer les autres en leur délivrant de bonnes passes et de profiter de ma jeunesse pour impulser une énergie positive. Pour le reste, je travaille avec Jean-Marc Bouthors pour progresser dans mon tir extérieur et être capable d’aller au cercle et de finir efficacement. Voilà ce qui me permet d’exister en N1 en essayant d’être de plus en plus influent."
L’exploit réalisé contre Angers va-t-il vous mettre dans les meilleures dispositions pour faire un coup à Poissy ?
"On l’espère tous, car cela pourrait être un tournant important dans la cette poule de maintien. En tout cas, la « perf » réalisée face à Angers malgré notre manque d’adresse (7/21 à trois points) résulte d’une grosse solidarité collective et d’une fin de match héroïque symbolisée par le regain de Frank (Davidson), les six points dans le money-time de Rosaire Malonga, les 12 rebonds de Jonathan (Mkamba) et les 8 prises de Nemanja (Kovanusic) et les paniers longue distance de Pierre-Ba (Kieger), Martin (Courtois), Hugo (Boyer) et Johan (Clet) à des moment clés du match. Sans oublier l’apport du public qui nous donne des ailes. Quand on est capables d’enchaîner de telles prestations, j’ai tendance à penser que l'on sera capable d’assurer notre survie. A l’Arena, en tout cas, on peut battre tout le monde."
Que penses-tu du rythme infernal auquel vous êtes soumis en N1 ?
"C’est basket, basket, basket. De la folie, il est tout de même agréable de prendre part à une telle compétition. On joue, en moyenne, un match tous les quatre jours. Les neuf dernières rencontres se joueront en l’espace de quarante journées ! Et ce rapprochement des rencontres nécessite beaucoup d’exigences au niveau de la récupération et des périodes de repos et du sérieux dans l’hygiène de vie. Mais, on ne va pas se plaindre c’est le monde professionnel. Et on est tous accros à ce championnat au point de vouloir y regoûter la saison prochaine."
Propos recueillis par Pascal Remy
INFOS :
SURVEILLANT A MI-TEMPS.
Parallèlement à sa carrière de basketteur, Lucas travaille à mi-temps comme surveillant de l’internat du lycée agricole de Saint-Laurent, une fonction qu’il avait déjà assumée l’année dernière au Collège Jean-Macé. Doté d’un Bac ES préparé au Lycée Monge, le meneur carolo est aussi muni d’une licence éducation motricité en STAPS à Reims. Il envisage de passer la saison prochaine son diplôme d’entraîneur et un concours d’éducateur sportif territorial.