Le grand saut du « tiot »

4 nov. 2024 18:00:00 dans NM1

L’Etoile et Martin Courtois, auteur d’un étonnant début de saison (8,3 points de moyenne par match avec des pointes à 20 et 16 points à Besançon et contre Le Havre), se rendent ce mardi soir à Metz avec la ferme intention de profiter de leur bonne forme du moment. Interview de l’arrière-shooteur carolo âgé de 26 ans qui avait fait partie lors du précédent exercice de la formation carolo qui s’était imposée chez les Canonniers (85-80) avant de rééditer cet exploit à l’Arena, contre le futur champion de poule (92-83).

   

Martin, après des débuts difficiles, l’Etoile semble avoir trouvé ses repères dans ce difficile championnat de Nationale 1…

"L’entame de saison a été effectivement difficile. Mais quoi de plus logique pour une équipe très tardivement engagée dans cette compétition et qui, on ne va pas se mentir, a démarré avec une équipe de profil N2, bâtie certes pour monter, mais qui est entrée en N1 avec un seul joueur supplémentaire ajouté à cet effectif initial (N.d.l.r. : Rosaire Malonga). On savait, donc, que le rodage allait prendre un peu de temps. Il fallait se montrer patient. Mais les efforts accomplis à l’entraînement commencent à payer. Et depuis quelques semaines, l’équipe est montée en régime en trouvant un équilibre. Depuis notre premier succès, acquis de surcroît face au leader havrais (89-88), alors invaincu, nous avons signé quatre victoires lors des cinq dernières journées en passant de 0-5 à 4-6. C’est une bonne dynamique qu’il faut s’efforcer de faire perdurer."

   

Comment as-tu vécu cette récente troisième victoire obtenue à domicile et avec panache face à Berck ?

"Nos récents résultats à domicile nous ont persuadé qu’avec de la rigueur, de la concentration et de la solidarité, on était capables de rivaliser avec toutes les équipes quel que soit leur pedigree. On sait aussi qu’il nous faut gagner un maximum de rencontres à l’Arena en essayant de tenter quelques coups à l’extérieur. Face à Berck, devant une affluence encore plus nombreuse qu’à l’habitude, ce qui prouve que l’engouement grimpe autour de l’équipe, on a été quasiment devant tout le temps au point même de mener de vingt points. Le seul bémol, c’est qu’on a laissé les Berckois remonter une grande partie de ce handicap. Mais le principal, c’est la victoire acquise de belle manière grâce à un match complet."

   

« Pas question de se relâcher »

   

Ce quatrième succès est d’autant plus important qu’il a été acquis, comme devant Avignon-Le Pontet (100-90) et Besançon (74-77), face à un concurrent direct dans la lutte pour le maintien. Ce qui constitue un sérieux motif d’espoir pour atteindre votre objectif.

"Avec cette succession de matches, on savait qu’il fallait être absolument au rendez-vous et capables de prendre un maximum de victoires. Actuellement, on respecte parfaitement notre feuille de route puisqu’on reste sur un carton plein qui met en confiance. Et on n’entend pas se reposer sur ce précieux butin. Pas question de se relâcher. L’ambition est de continuer cette série à Metz dans un autre match capital pour la survie, car en cas de victoire, l’Etoile mettrait ce quatuor derrière elle à la fin des matches aller."

   

Ce mardi soir, vous enchainez par un déplacement à Metz. Un adversaire que vous avez appris à connaître ces dernières années en N2.

"Ah, oui, oui… Depuis que je porte le maillot carolo, j’ai toujours rencontré les Messins et cet été, nous les avons matchés deux fois en préparation. La saison dernière, alors qu’ils ont terminé champions de la poule D de N2, l’Etoile était parvenue à les battre deux fois. On se sent donc capables d’aller jouer la gagne en Moselle devant une formation qui, comme nous, a gardé une forte ossature du dernier exercice."

   

« Être performant en N1 me convient très bien »

  

Martin, est-ce qu’on peut dire que tu es la bonne surprise du chef en ce début de saison ?

" Je travaille beaucoup de façon individuelle pour en arriver là. Et avec la manière d’opérer du coach, je savais avoir l’opportunité de m’exprimer. Durant les minutes qui me sont accordées, il faut être au maximum en amenant de l’efficacité et de la fraîcheur à l’équipe. Et ça se passe bien pour moi.  J’ai su saisir ma chance pendant quatre matches. Tant mieux et j’espère que cela va continuer. Jean-Marc (Bouthors) m’a aussi apporté beaucoup sur le plan mental. Et comme l’adresse est avant tout une question de confiance et que la tête suit, il y a moins de pression et la mécanique du geste est bonne. Peut-être aussi que la N1 me convient mieux que la N2 parce que c’est un championnat où il y a plus d’espace pour shooter et aussi plus rapide qu’à l’étage inférieur."

   

Comment expliques-tu ton étonnante évolution au sein du groupe carolo depuis ton arrivée dans les Ardennes en 2020 et alors que tu évoluais à l’époque en N3 à Boulogne.

"Cela fait effectivement un sacré step que beaucoup d’autres ont franchi avant moi en faisant même beaucoup mieux. Avec bien sûr les cas exemplaires de Nadir Hifi passé de la SIG Strasbourg en N3 au Portel puis à Paris Basket mais aussi Lionel Gaudoux qui a multiplié les étapes en N2, N1 et Pro B avant d’évoluer aussi en Betlic Elite à Chalon. Concernant mon propre cas, c’est une situation qui me remplit de plaisir d’autant que lorsque j’étais à Boulogne et que je m’entrainais parallèlement avec l’équipe professionnelle, je n’avais jamais eu, en tant que jeunot, du temps de jeu. Alors, jouer aujourd’hui en N1 et performer sur certains matches, c’est cool pour moi. J’avais déjà franchi un cap à l’Etoile lors de la deuxième partie de saison dernière en N2 en ayant un rôle précis que je me suis attaché à respecter."

  

As-tu été déçu de ne pas recevoir de propositions de clubs de N2 du Nord/Pas-de-Calais ?

"Pas forcément, car je voulais aussi sortir de mon cocon boulonnais. J’avais envie de voir autre chose, faire la connaissance d’une autre culture-basket. Et, franchement, je suis ravi d’être depuis déjà cinq ans dans les Ardennes, département qui, en plus, se trouve à trois heures de route de ma région natale. Même si en N1, avec le nombre de matches (40) et les enchaînements les mardi et vendredi, c’est plus compliqué de retrouver ma famille."

   

Quels sont tes meilleurs souvenirs de basketteur ?

"J’en sélectionnerai trois. Primo, mes premiers pas de basketteur avec mes amis d’enfance à Outreau avant d’évoluer ensuite au Portel et à Boulogne-sur-Mer. Secundo, un titre de champion de France U17 à Montpellier avec les cadets du Portel en compagnie de Valentin Chéry qui joue, aujourd’hui, en Pro A avec Gravelines. Tertio, cet été, quand on nous a appris qu’on avait été engagé en N1 alors qu’on était en stage de cohésion. Même en sachant qu’on aurait peut-être moins de temps de jeu à l’étage supérieur, la réaction a été unanime tellement c’était une excellente chose pour le club. Et puis, Jimmy étant un adepte des rotations, on savait tout de même qu’on aurait droit à un certain temps de jeu."

   

Quelles sont tes occupations en dehors du basket ?

"Aller au cinéma pour voir en préférence les films français, ce qui fut récemment le cas avec l’Amour ouf et Monsieur Aznavour et jouer parfois à la pétanque au Mont-Olympe. C’est une discipline que je pratique depuis tout petit au point de faire ensuite des concours."

Propos recueillis par Pascal Remy

   

ET ON ENCHAINE ENCORE.

Nouvelle semaine à deux matches pour l’Etoile qui après ce déplacement à Metz, ce mardi soir, recevra vendredi à 20 heures à l’Arena la formation de Loon Plage qui occupe actuellement la septième place avec deux longueurs d’avance sur les basketteurs carolos. Ce match sera la première étape d’un triptyque à domicile qui se poursuivra ensuite par les réceptions de deux gros morceaux : Mulhouse (15 novembre) et Boulogne (29 novembre).

   

ENCORE UN MATCH CHARNIERE POUR LE MAINTIEN.

Après avoir fait exploser la meilleure défense du championnat (94-88), vendredi à l’Arena, devant 1.800 spectateurs ravis du spectacle produit par des Carolos survitaminés par le retour en forme de Nemanja Kovanusic et Franck Davidson, l’Etoile, intraitable lors des trois dernières journées, va tenter de poursuivre sa belle série en allant comme la saison dernière (85-80), s’imposer à Metz. 

"On s’est vite projeté sur la suite en reprenant l’entraînement dès dimanche matin. On a pour le moment passé le milieu de cette période de cinq matches très rapprochés au cours de laquelle on a rempli notre contrat en faisant le plein de succès. Celui qui vient est tout aussi important à prendre pour continuer de remonter au classement et décrocher quelques équipes qui sont actuellement derrière nous dont Metz. A nous de rester aussi performants et de réussir à aller chercher une victoire supplémentaire. C’est une nouvelle bataille à gagner." a rappelé Jimmy Ploegaerts à ses joueurs.

 

Pour le technicien carolo, le maître-mot "c’est le travail qui doit nous permettre d’entretenir cette dynamique, d’oublier la fatigue qui se fait plus ressentir avec l’enchaînement redoublé des matches."

 

Sachant que le renouveau de Kovanusic et Davidson lui offre des possibilités supplémentaires, le coach a eu la confirmation que son équipe n’était pas dépendante d’un joueur mais de plusieurs forces en présence.

"Ce qui peut nous aider à gagner encore des matches. En espérant atteindre l’idéal, que tous les joueurs soient au meilleur d’eux-mêmes. Cela ne sera pas toutes les semaines, mais lorsque ce sera le cas, il ne pourra pas nous arriver grand-chose."

    

COMME ON SE RETROUVE.

Metz et l’Etoile ont pris l’habitude de se rencontrer depuis la saison 2019-2020. Ce mardi, ce sera leur dixième opposition : une en 32e de finale de Coupe de France remportée par les Mosellans (76-68) à l’Arena et huit fois en N2 (cinq victoires pour Metz et trois pour l’Etoile). A noter que les deux clubs n‘avaient pu se rencontrer lors de l’exercice 2020-2021, stoppée à cause du Covid.

   

METZ NE DOIT PAS SE RATER.

Actuellement positionné à la douzième place du classement de la poule B à égalité avec Besançon, Metz est à un point de l’Etoile, Feurs, Saint-Vallier et Berck. Lors des dix premières journées, le club mosellan s’est incliné sept fois et a gagné trois matches contre Besançon, vendredi dernier (72-61), Feurs (84-76) et Avignon (81-92). Mais en dehors d’une correction reçue au Complexe Saint-Symphorien contre Boulogne (54-81) et d’une large défaite à Saint-Chamond (97-76), les Messins n’ont jamais été loin de leurs adversaires.

"On s’attend à un match difficile, car les deux protagonistes qui ont gardé un effectif stable se connaissent bien. Ce sera donc une rencontre particulière qui peut nous permettre de nous repositionner vers la huitième place avant d’accueillir Loon Plage, vendredi."

 

ATTENTION A NWABUZOR.

S’ils peuvent toujours s’appuyer sur les deux anciens Carolos, Romain Dardaine et Vincent Pourchot, et le retour de Karolak, son meilleur scoreur (12 points), les Canonniers messins ont aussi été enrichi par les arrivées de l’Américain Nwabuzor qui sait tout faire et Smith (10,7 pts).

 

LA JOURNEE.

Voici le programme des rencontres de ce milieu de semaine : Saint-Chamond/Avignon, Loon Plage/Le Havre, Berck/Boulogne, Lyon/Saint-Vallier, Besançon/Mulhouse, Metz/ETOILE et Orchies/Feurs.

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