Nemanja Kovanusic : « avec neuf victoires, on est dans les clous »

6 févr. 2025 17:45:00 dans NM1

Restant sur deux énormes prestations avec l’Etoile _ en mode double-double contre Metz (24 points à 11/17, 14 rebonds, 8 fautes provoquées, 33 d’évaluation en 31 minutes de jeu et 27 points, 8 rebonds, 7 fautes provoquées à Berck en 24 minutes) _ l’intérieur serbe Nemanja Kovanusic (32 ans,) revient à son meilleur niveau au bon moment. Co-meilleur marqueur de l’Etoile avec Jonathan Mkamba (13,7 points), il sera l’un des principaux atouts du club ardennais dans la lutte pour le maintien en N1.

   

Interview :

 

Nemanja, dans quelles circonstances es-tu revenu à l’Etoile ?

"J’avais énormément apprécié mon passage ici il y a six ans où en une seule campagne sportive j’ai emmagasiné pas mal de bons souvenirs. Ça c’était très bien passé et il y avait notamment eu un super feeling avec le public mais aussi avec toutes les composantes du club. Dans une carrière de joueur, ça ne s’oublie pas. Et lorsque Luc Torres et Jimmy Ploegaerts m’ont contacté en me parlant de leur projet sportif, je me suis dit : pourquoi pas ?"

 

Seul problème : c’est que l’Etoile au lieu de jouer la montée de N2 en N1 a dû se résoudre en catastrophe à accepter la place qu’on lui proposait en N1 avec l’objectif de se maintenir à ce niveau avec des moyens humains et financiers limités.

"Oui, mais cela n’était pas pour me déplaire. Je n’ai donc pas été pris au dépourvu par ce changement imprévisible. On a fini par gravir cet échelon plus vite que prévu et c’est très bien d’être déjà dans la place. On a gagné un an et on ne peut être que satisfait. En tout cas, l’équipe dans sa totalité était prête à relever ce challenge difficile. Et après plus de quatre mois de compétition, on peut dire qu’on est dans les clous avec la possibilité de commencer la seconde phase avec peut-être six points au compteur si tout se déroule comme il faut pour nous lors des deux dernières journées de la saison régulière."

 

« J’ai des attaches dans les Ardennes »

 

Quels souvenirs gardes-tu de ton précédent passage à Charleville-Mézières en 2018-2019 au même niveau ?

"Que de supers moments ! Que ce soit individuellement ou collectivement, tout s’était vraiment très bien passé et l’équipe était parvenue sous la direction d’Alexandre Casimiri et avec des joueurs comme D’Almeida, Bosc, Henry, Labanère, Leria, Lopez, El Amrani, Christophe et Serra à se hisser en huitième de finale des playoffs avant de s’incliner contre Vendée Challans à Saint-Vallier. Tout cela a d’ailleurs beaucoup pesé dans ma prise de position de l’été dernier. Car je m’étais très bien senti ici."

 

Outre le basket, tu avais aussi quelques attaches avec les Ardennes.

"Effectivement, mon épouse, Marine, est une Rocroyenne, j’ai donc toute ma belle-famille ici. Je m’étais d’ailleurs marié le 2 juillet 2022 à Bourg-Fidèle alors que je jouais à l’époque à Avignon. Enfin, cette opportunité me permet aussi de me rapprocher de ma mère qui vit en Allemagne. C’était donc plus pratique pour moi que de rester dans le Sud. Bref, il s’agissait du combo parfait. Et pour moi, c’était le bon moment pour faire mon retour à l’Etoile. Cela a donc bien matché entre les dirigeants carolos et moi."

 

« On parvient à donner du plaisir au public malgré notre statut de promu »

 

Toi qui es rodé à la Nationale 1, penses-tu que l’Etoile soit capable de se maintenir à ce niveau ?

"Tout à fait, je suis convaincu comme mes coéquipiers que l’on va se sauver sportivement. C’est notre volonté et celle du coach. Nous travaillons pour que cet objectif se réalise. Actuellement, nous sommes sur les bons rails. Ce serait, en tout cas, une excellente chose pour tout le club : dirigeants, bénévoles et partenaires qui se sont habitués à ce niveau et prennent un maximum de plaisir à venir voir nos matches à l’Arena où le spectacle est souvent de grande qualité."

 

A quoi t’attends-tu lors de la deuxième phase de la compétition contre les sept clubs de la seconde partie de tableau de la poule A ?

"Ce ne sera pas facile comme on a pu s’en apercevoir lors des derniers matches de la saison régulière avec, par exemple le succès de la lanterne rouge avignonnaise de la poule B aux dépens de Saint-Chamond/Andrézieux ou encore les récentes victoires de Sables Vendée et de Toulouse face à Quimper, le leader de la poule A. Dans cette nouvelle compétition, face à de grosses équipes comme Rennes, Angers, nous allons disputer treize matches couperets qui demanderont du mental et un esprit de combattant. Et je pense que nous serons capables de rivaliser et de nous en tirer à bon compte."

  

« La confiance de mes partenaires et du coach ont facilité ma montée en puissance »

 

Quel bilan personnel dresses-tu de tes vingt-deux matches sous tes nouvelles couleurs ?

"Plutôt bien malgré un temps d’adaptation pour trouver mes repères au sein d’une nouvelle équipe. Avec toutefois un bémol : à l’image de l’équipe, je me comporte mieux à l’Arena qu’à l’extérieur. Mais cela commence maintenant à changer. Il ne faut plus qu’il y ait un tel différentiel entre nos matches à domicile et ceux disputés hors de nos bases. Il faut absolument corriger le tir et passer un cap. Le fait de disposer de moins de temps sur le parquet que les années précédentes ne me perturbent pas. Il faut faire un maximum et se donner à fond durant l’espace-temps qui m’est accordé. Depuis cinq ou six journées, je suis nettement mieux. Grâce à la confiance que m’ont toujours maintenue mes partenaires et le coach, j’ai enchaîné de bons matches et je monte en puissance.  J’espère continuer dans cette voie là et aider ainsi l’Etoile à rempiler en N1."

   

Quel est ton rôle au sein de l’équipe ?

"Être un leader offensif sur le terrain, prendre des rebonds et, par mon expérience en N1, me conduire comme un cadre auprès des autres joueurs en leur donnant des consignes pour être le plus efficace possible."

 

Vers une naturalisation

 

Voilà treize ans déjà que tu évolues en France. As-tu pensé à une éventuelle naturalisation ?

"Après ce long bail sur le sol français, ma vie est maintenant appelée à se poursuivre ici. Ce pays m’a offert plein de bonnes choses. J’y ai aussi passé mes diplômes de coach et je voudrais rendre le maximum par la suite dans le basket pour toutes les opportunités que cette discipline m’a procurées. Récemment, j’ai d’ailleurs obtenu ma carte de résident et j’ai déposé dans la foulée un dossier de naturalisation et passé un entretien d’assimilation, le 16 octobre dernier à Marseille. J’attends des nouvelles à ce sujet. Normalement, ça devrait aboutir et j’espère que ce sera le cas avant l’été. On verra ce que l’avenir me réservera."

 

Quels ont été les meilleurs moments de ta carrière ?

"Déjà la performance individuelle que j’avais accompli sous le maillot de l’Etoile en totalisant 39 points à Kaysersberg lors d’une rencontre de N1 où j’étais sur un nuage. Je garderai toujours l’image de ce match dans ma mémoire. Comme celui disputée la saison dernière avec Avignon au Havre où j’avais encore inscrit 37 points. Ensuite, j’ajouterai les deux belles années vécues à Avignon/Le Pontet avec à la clé une montée directe de N2 en N1 la première saison où j’avais signé dans le Vaucluse puis une superbe campagne en N1 au cours de laquelle, l’USAP avait terminé en quart-de-finale des playoffs."

 

Quels sont tes loisirs en dehors du basket ?

"Me balader avec ma femme au Mont-Olympe, regarder la télévision et notamment les matches de basket d’Euroligue, j’en regarde deux à trois par semaine, faire du vélo, et être en contact avec les membres de ma famille. Tout ce qui fait que je me sens très bien ici."

Propos recueillis par Pascal Remy

 

INFOS SUR LE MATCH :

LOON LORGNE SUR LE TOP 7.

C’est le pire moment pour l’Etoile d’aller sur la Côte d’Opale lors de cette avant-dernière journée de la saison régulière. En ayant remporté trois de leurs cinq derniers matches, les « Toons » peuvent, en effet, encore prétendre se hisser dans la première partie de tableau à la condition de gagner ses deux derniers matches et de voir Boulogne ou Lyon SO s’incliner à deux reprises et Besançon, une fois. Autant dire que l’Etoile va évoluer, ce vendredi soir, dans un chaudron. Les Carolos, de leur côté, vont s’évertuer à conquérir une troisième victoire à l’extérieur qui condamnerait Loon à continuer en sa compagnie dans la poule de maintien tout en permettant à l’Etoile d’ajouter un succès supplémentaire au départ de la seconde phase. Autant dire qu’il y a beaucoup d’enjeux autour d’un match pas du tout anodin.

 

UNE BONNE PREPARATION POUR LA SUITE.

"C’est un match aussi capital pour l’Etoile que pour Loon-Plage. On va aller là-bas avec l’intention de montrer de la rigueur et faire preuve d’intensité en essayant de gagner un septième match contre un adversaire direct ou au minimum garder le panier-average particulier. Une victoire contre le « Toons » nous permettrait de les emmener en poule basse et compter ainsi deux succès sur eux." souligne Nemanja Kovanusic qui estime que lors de ce match, l’Etoile « aura déjà un aperçu de ce qui l’attend par la suite ».

 

A L’ALLER.

A Loon où les basketteurs locaux présentent un bilan de six victoires et six défaites, l’Etoile en cas d’échec aura aussi à défendre l’avance de douze points prise le 8 novembre dernier à l’Arena (83-71) grâce à Mkamba (17 pts), Malonga (16 pts), Courtois (12 pts) et Davidson (10 pts).

 

ENCORE DES INCERTITUDES.

Si Le Havre qui possède trois longueurs d’avance sur Saint-Chamond/Andrézieux est d’ores et déjà assuré de terminer premier de la poule B, l’incertitude est encore totale concernant les sixièmes et septièmes places convoitées par cinq clubs. Il manque une victoire à Saint-Vallier, Mulhouse, Lyon SO ou … Boulogne pour espérer être définitivement tranquilles quant à leur participation à la poule haute. Car Besançon et Loon-Plage n’ont pas abandonné tout espoir d’éviter la poule de maintien pour viser plus haut. Ce vendredi, la rencontre entre Lyon et Boulogne se jouera sous pression pour les deux clubs dont le vaincu sera obligé d’attendre l’ultime journée pour connaître son avenir immédiat.

 

LA JOURNEE.

Au menu de cette avant-dernière journée de l’acte un de la saison : Metz/Mulhouse, Besançon/Saint-Vallier, Lyon SO/Boulogne, Berck/Le Havre, Orchies/Avignon, SCABB/Feurs et Loon-Plage/ETOILE

P.R.

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