Pas un Havre de paix

11 oct. 2024 17:45:00 dans NM1

Toujours en quête d’une première victoire après cinq journées, l’Etoile décevante à Orchies s’apprête à croiser le fer avec le leader de la poule B, Le Havre, qui est la seule des vingt-huit équipes de Nationale 1 à rester invaincue. Pas l’idéal pour réussir une opération rachat…

 

UNE SALE SOIREE DANS LE NORD.

Vivement applaudi par le public de la Pévèle Arena d’Orchies lors de la présentation des équipes, Jimmy Ploegaerts a vite déchanté par la suite. Comme à Andrézieux, ses joueurs n’ont jamais existé face au nouveau dauphin du leader havrais (83-64). En retard à l’allumage et lâchant donc prise d’entrée (17-6), les Carolos par manque de concentration et d’engagement payaient cash leurs nombreuses pertes de balles (25 au final) et leur inexistence défensive. Bien que revenus à 18-10 suite à un dunk de Davidson, ils ne faisaient pas illusion longtemps car le BCO signait ensuite un 16-0 (38-12) pour mener à la pause (46-24). Dans ce match à sens unique ressemblant à une opposition entre N1 et N2, l’Etoile s’était contentée de deux quart-temps à douze points. Par la suite, Mkamba (14 pts à 4/6 aux tirs, 4 fautes provoquées), Malonga (10 pts, 3 passes mais cinq pertes de balle), Auburtin (6 rebonds), Lucas Depaix (3 passes décisives) et Boyer (8 points à 2/3 aux tirs) seront les seuls à sortir du marasme et à sauver les meubles.

 

« CE SONT DES CHOSES QUI SE REPETENT ET C’EST ENERVANT »

La manière n’y étant pas, le coach carolo était agacé de ce scénario qui lui a gâché son retour en terre nordiste.

"Cela ressemble beaucoup trop au déplacement précédent dans le sens où on n’est pas dans le combat dès le début du match. D’emblée, on subit l’impact physique des Orchésiens en se faisant repousser. Et, en un rien de temps, on prend la foudre. Ce sont des choses qui se répètent et c’est très énervant parce que c’est en totale inadéquation avec le travail accompli durant la semaine. Et on n’obtient pas de réponse sur le terrain. Ce sont cinq mecs qui se sont battus ensemble en seconde période pour qu’on ne mette pas la tête sous l’eau. Ce qui n’a pas été le cas de tout le monde… "

 

LE MATCH DES EXTREMES.

Du coup et en raison de la victoire d’Avignon Le Pontet aux dépens de Saint-Vallier (100-94), l’Etoile toujours fanny est désormais seule à occuper la dernière place du classement de la poule B après avoir enregistré cinq défaites en cinq journées. Ce qui n’est pas très rassurant avant la réception du Havre qui, de son côté, présente au contraire un parcours immaculé en étant désormais la seule formation de Nationale 1 à rester invaincue, toutes poules confondues. Ça craint donc un max avant ce match entre deux clubs aux tracés totalement opposés. En tout cas, les équipiers de Mkamba devront, ce samedi soir, ne pas renouveler ce genre de navet… Car même s’il est logique que l’Etoile peine à se mettre au niveau après avoir été prévenue très tardivement de son engagement en N1, il y a malgré tout des attitudes condamnables.

 

PASSER DES PAROLES AUX ACTES.

Telle était d’ailleurs la teneur des propos de Jimmy Ploegaerts à l’issue de cette nouvelle déconvenue:

"Je veux bien comprendre qu’on soit en difficulté par rapport au niveau de jeu exigeant de la N1 mais qu’on ne soit pas dans le combat, ça je ne peux pas l’accepter. Je n’ai vraiment pas l’impression qu’on joue notre peau à chaque match. En tout cas, notre rendement est loin d’être suffisant. Il faut qu’on se révolte et cesse de se poser en victime expiatoire à chaque match. Contre Le Havre, il faut qu’on montre durant tout le match le visage de notre seconde période à Orchies (*) et passer des paroles aux actes en agissant, sans rien lâcher. En tout cas, j’oublierai les statuts au profit de joueurs prêts à se défoncer et à donner leur vie pour le club."

 (*) Comme le démontre le différentiel de 62 à 2 en fin de première période avant de finir à 93-64 à l’évaluation générale au terme de la seconde.

 

BATI POUR MONTER EN PRO B.

Eliminé la saison passée par son rival normand, Caen, en 8e de finale des playoffs d’accession, le Saint Thomas Basket Le Havre qui a enchainé les désillusions ces dernières années est, cette fois, revenu le couteau entre les dents avec la ferme intention de ne plus végéter en troisième division. Avec cette volonté de monter à court terme, le recrutement se devait d’être ambitieux. En témoigne les arrivées de l’ancien carolo William Mensah à la mène, de deux joueurs référencés : l’ex-partenaire de Nemanja Kovanusic à Avignon, l’intense Steven Cayol, et Monar Ndoye (2,01 m). Sans oublier Zaion Nabot et Allan Marius. Enfin, à l’intérieur, la densité déjà importante en 2023-2024 a encore été renforcée par le triumvirat composé par Whright (2,03m), Bassoumba (2,05 m) et Awich (2,01 m), tous trois rodés à la division et ayant pris part avec d’autres clubs à une accession en Pro B et épaulés par Sangare (2,05 m). Vous l’avez compris, malgré les absences actuelles de son artilleur numéro un, Valentin Bigotte, récemment blessé, et de l’historique joueur de LNB et légende du Portel, Benoît Mangin (19 saisons dans l’élite), très bien remplacé par le pigiste Thibault Desseignet, le STB va à coup sûr jouer les premiers rôles dans la poule B.

 

CINQ SUR CINQ.

Grâce à ce matos, le club seinomarin entend célébrer ses 100 ans par une ascension en Pro B. Il a déjà signé cinq succès consécutifs contre Besançon (82-77), Metz (69-89), Mulhouse (87-81), Saint-Vallier (93-95) et Boulogne (72-64) avant de débarquer dans les Ardennes.

 

LE RETOUR DE WILLIAM MENSAH.

Après deux saisons en Pro B à Rouen, l’ex- meneur de jeu carolo apporte cette année sa pierre au solide édifice des « Thomistes » en étant un atout majeur du groupe normand. Rappelons que le Francilien (29 ans) avait débuté sa carrière professionnelle dans les Ardennes entre 2015 et 2017 au sein de l’équipe alors coachée par Cédric Heitz. Il a ensuite prolongé son parcours à GET Vosges, Sorgues, Feurs, Mulhouse et Rouen. Le public ardennais garde un excellent souvenir de lui.

 

LAURIANE DOLT, L’EXCEPTION.

Arrivant tout droit de Mulhouse, où elle a déjà prouvé en tant que pionnière au poste de coach féminine d’une équipe masculine qu’elle était experte dans ce rôle, Lauriane Dolt a rejoint le 7 août le projet havrais en signant deux ans avec une envie non dissimulée. « Je suis honorée d’être ici car c’est un club qui a déjà évolué dans l’élite et on sent l’engouement autour de ça. »

En trois saisons sur le banc de Mulhouse, la seule femme en France coachant une équipe masculine professionnelle s’est taillée une solide réputation : une finale des playoffs d’accession dès la première saison, un quart de finale la seconde et une demi-finale lors du dernier exercice avec un bilan global de 71 victoires en 118 rencontres. Au Havre, l’ex-adjointe de Vincent Collet à la SIG, entend « travailler pour construire une identité forte. L’objectif étant de mettre tout en œuvre pour arriver le plus vite possible à monter. » Celle qui s'est fait sa place et sa carrière aux côtés d'équipes masculines s'y épanouit.

 

 LE POINT.

Quimper ayant été dominé à Lorient (89-67) dans la poule A, Le Havre est la dernière équipe invaincue à ce jour en Nationale 1 après son succès sur Boulogne (72-64). Orchies et Loon Plage, vainqueur de Lyon SO (79-69), complètent le podium de tête. Comme l’Etoile, l’autre promu, Metz cherche encore ses repères et s’est incliné à Berck (74-66) qui avait pourtant mis Mac Cloud à l’écart pour insuffisance de rendement.

  

LA JOURNEE.

Au menu de cette sixième journée : Mulhouse/Saint-Chamond, Saint-Vallier/Loon Plage, Boulogne/Avignon, Lyon SO/Berck, Besançon/Orchies, Metz/Feurs et ETOILE/Le Havre.

    

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