Ploegaerts : « C’est une saison qui nécessite d’être courageux »

7 oct. 2024 17:45:00 dans NM1

Après l’échec frustrant contre Feurs (85-98), l’Etoile enchaîne cette semaine par deux matches en cinq jours contre deux clubs du trio de tête. D’abord, ce mardi, un déplacement à Orchies, mardi soir, et samedi à 20 heures par la réception à l’Arena de la seule équipe invaincue dans la poule B, Le Havre.

Interview de Jimmy Ploegaerts avec son retour à la Pevèle.

 

Jimmy, quel est ton ressenti après cette défaite devant Feurs (75-88) à l’Arena ?

"On n’a pas su faire ce qu’il fallait pour gagner. Chacun dans son rôle, on a tous eu des moments d’égarements et d’oublis et commis des erreurs. Même moi, dans certains choix sur le plan tactique. Et tous ces détails mis bout à bout, cela coûte cher à la fin du match. Mais quand on mène de douze points à domicile, on doit être capable de tuer le match, ce que l’on n’a pas su faire pour essuyer un camouflet. Pour arriver à ce delta final, il s’est malheureusement passé l’effet inverse. On leur a fait cadeau du match."

 

« Trouver de la stabilité défensive »

 

Quels sont, selon toi, les raisons de cet échec ?

"Pour une équipe qui doit survivre à ce niveau, on doit d’abord faire preuve d’humilité et être constamment dans l’engagement. Pour parvenir à se maintenir, les joueurs doivent afficher plus de caractère, de gnac et d’envie. Ils doivent être plus constants dans les efforts à prodiguer, sinon on ira dans le mur. Et il faut rapidement arriver à cela, notamment sur le plan défensif. Il faut absolument qu’on trouve de la stabilité défensive et de la régularité dans les séquences de jeu. C’est là-dessus qu’on a une grosse marge de progression à aller chercher. On aimerait que les résultats positifs arrivent mais nous les obtiendrons qu’à force d’engagement collectif."

 

Comment l’équipe réagit après ces quatre premières défaites ?

"Il ne faut pas se le cacher, c’est un difficile apprentissage et on ne peut pas être satisfait de ce début de campagne même si on savait pertinemment qu’on connaitrait de telles difficultés et une entame difficile et ardue en raison du contexte dans lequel l’Etoile est montée. Mais en aucun cas, on ne va baisser les bras et abandonner pour autant. On n’a fait qu’un dixième du championnat, il reste encore trente-six matches à disputer. On cherche et on va trouver des solutions, tenter d’autres choses en travaillant encore plus dur et avec plus de rigueur pour passer ce cap difficile et aller quérir cette première victoire qui nous ferait tellement de bien."

 

« Un apprentissage difficile »

 

Et puis l’Etoile n’était plus habituée à perdre quatre matches d’affilée.

"Effectivement. Quand tu sors d’une saison terminée en boulet de canon avec huit victoires consécutives au terme de laquelle on avait pris goût aux bonnes choses en s’habituant aux plaisirs des succès, tu as plus de mal à accepter l’échec même quand les adversaires sont plus forts et, plus encore, lorsque tu laisses filer la victoire. Les joueurs qui faisaient partie de cette aventure n’avaient plus perdu depuis le 24 février (à Souffelweyersheim (84-80) et à domicile depuis le 27 janvier 2024 (contre Liévin : 74-71). Cela peut avoir un effet traumatisant. C’est donc une période difficile à traverser. Mais je fais confiance aux joueurs pour ne pas manquer de courage. Il faut faire beaucoup de sacrifices et prendre sur soi encore plus que d’habitude. Mais j’ai confiance en ce groupe et dans sa capacité à fournir des efforts supplémentaires. Ce travail finira par payer."

 

D’autant que l’Etoile vient de concéder deux échecs successifs contre des clubs supposés faire partie des équipes à sa portée…

"Oui, peut-être mais qui est capable de dire à l’heure actuelle quels clubs feront partie de la poule haute ou basse ? Dans ce championnat, il y a plein de bonnes équipes et l’Arena l’a déjà découvert à l’occasion de nos deux premiers matches à domicile. Tout peut arriver, comme on a pu le constater lors des dernières journées avec Saint-Vallier et Metz qui ont pris quarante ou près de trente points à Boulogne (54-81) et en Lorraine devant le même club (54-81). Si L’Etoile s’est inclinée à quatre reprises, il reste qu’on a été présents dans trois matches en échouant sur la durée. Il faut maintenant rattraper les bêtises commises en début d’exercice."

 

Cette semaine, le tempo va s’élever avec deux matches en quatre jours : à Orchies (second avec Boulogne, Loon Plage et Besançon), ce mardi, et la réception du leader havrais, seul formation invaincue, samedi soir à l’Arena. Du lourd en perspective.

"Deux rencontres que l’on va aborder de la même façon que les matches précédents. On va d’abord à Orchies en étant conquérant et pour montrer un autre visage et obtenir le meilleur résultat possible. Ensuite, on enchaînera contre une formation bâtie pour être championne de Nationale 1 et succéder à Hyères/Toulon et déjà dominante lors des quatre premières journées. On va donc tour à tour affronter deux très solides formations, richement dotées. Il sera donc nécessaire de retrouver un état d’esprit de combattant. A partir de maintenant, je veux voir une équipe qui joue sa survie en employant les ingrédients qu’il faut pour cela."

Propos recueillis par Pascal REMY

 

JIMMY PLOEGAERTS : « Un match pas comme les autres »

Ce match à la Pévèle va aussi être un moment spécial pour toi.

« Oui, car on ne peut pas passer huit ans de son existence dans un club sans qu’il y ait d’émotions fortes. Là-bas, j’ai dû prendre plus de temps dans la salle et mon bureau que chez moi. Orchies, c’est aussi là où j’ai commencé dans le monde du basket masculin lorsque ce club m’a accueilli lorsque je n’ai pas été conservé à Saint-Amand-les Eaux chez les filles. Ce n’était déjà pas un club anodin pour moi, car ma maman, Françoise, y a joué avant ma naissance en élite féminine avant l’émergence de l’USVO. Et quelques temps après ma naissance, j’étais déjà présent dans cette salle lors des entraînements de Fanfan. Autant dire que j’y ai passé beaucoup de temps, lorsque j’étais gamin surtout que ma sœur y évoluait aussi. C’est un club où j’avais toujours eu envie d’être car il y avait un engouement autour. Pour ma part, plus tard, j’ai entraîné les jeunes et joué en Prénationale. Et par la suite, j’y ai enfin connu ma première expérience de coach des garçons avec Fabrice Courcier, d’abord en tant qu’observateur puis comme assistant en Pro B et enfin coach principal. Et puis je garde beaucoup d’excellents souvenirs de ce long passage. Cela fait donc forcément plaisir d’y retourner même si la fin de l’histoire ne fut pas celle espérée mais c’est le métier qui veut ça. On n’est souvent que de passage. Cela m’a permis ensuite de m’engager avec l’Etoile, là où je m’épanouis tout autant. Il n’y a donc pas d’amertume."

 

SES MEILLEURS MOMENTS ?

"Lors de la première saison de N1 alors qu’on avait été engagé en dernière minute, on perd en quart de finale des playoffs contre Le Havre, le futur finaliste. C’est aussi l’endroit où mes trois enfants, Emy, Tomy et Sony sont nés et ont vu leurs premiers matchs de basket. Mes parents habitent à un kilomètre de la salle."

 

BURTON, L’ARME FATALE.

Actuel troisième du classement, le BC Orchies a déjà acquis trois succès face Metz (85-75), Lyon SO (79-72) et Berck, samedi dernier (53-80). Seul Loon Plage s’est imposé face aux Orchésiens (81-71) qui pourront encore compter sur Joe Burton, ce mardi à la Pévèle Carrembault Arena. Attraction du club nordiste lors de la saison 2022-2023 de par sa domination sur la division qui lui avait valu une élection quasi-unanime au titre de MVP de la division, Joe Burton (34 ans - 2,01m) a fait son grand retour dans le Nord. C’est l’une des plus grosses prises de l’été qui risque de rendre impuissante toutes les défenses de Nationale Masculine 1. L’Etoile devra bien sûr tenter de le museler au maximum. L’Américain est efficacement aidé par Blanc (17,5 pts), Hanquiez (12,5 pts), Mwamba (12,2 pts) et Mintogo (10,7 pts).

 

LE POINT.

Lors du dernier week-end, Le Havre a assuré sa suprématie du moment en allant remporter une très précieuse victoire à Saint-Vallier (93-95) qui s’incline ainsi pour la deuxième fois consécutive. Boulogne, l’équipe en forme de ce début de saison a martyrisé Metz en Lorraine (81-54) alors que Mulhouse, guère favorisé par le calendrier de début de saison a atomisé Avignon (100-58) qui partage la dernière place avec l’Etoile.

Enfin, Saint-Chamond a confirmé son succès sur les Carolos en l’emportant à Lyon SO (67-76) tout comme Besançon qui a trouvé la bonne carburation devant Loon Plage (90-84).

 

COUP DE CHAPEAU A LA « PRENAT ».

La réserve de l’Etoile qui évolue en Prénationale mène la danse dans son championnat avec quatre victoires et quatre journées. Cette équipe entraînée et managée par Ludovic Depaix est composée de Revaz Mikeladze, Loïc Depaix, Noé Torres, Mathyas et Tiago Marbaise, Léo Bizet, Julien Crowet, Timothée Demolon, Falou Mbengue, Théo Boudalia et de deux U 18, Fady Maati et Meryl Ducrocq.

"C’est une équipe intéressante et agréable à diriger d’autant que les joueurs ont l’habitude de jouer ensemble depuis plusieurs années. Ils savent donc parfaitement ce qu’on attend d’eux et répondent bien aux consignes."

 

LA JOURNEE.

Au menu de cette cinquième levée : Saint-Chamond/Besançon, Loon Plage/Lyon SO, Berck/Metz, Le Havre/Boulogne, Avignon/Saint-Vallier, Feurs/Mulhouse, Orchies/ETOILE.

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