Trop diminuée, l’Etoile a lâché prise

13 déc. 2024 23:00:00 dans NM1

La belle série d’invincibilité de l’Etoile de Charleville-Mézières Ardennes à domicile (six succès de rang depuis le 12 octobre) a été brisée par Saint-Chamond Andrézieux Bouthéon (86-93) qui a su tirer profit d’une incroyable réussite à trois points (75 %). L’absence de Clet et la prestation de joueurs amoindris ont, par ailleurs pesé sur le cours du match. Mais les Carolos plombés par un quart-temps initial complètement raté (20-35) peuvent nourrir des regrets car en remportant les trois autres volumes du match, ils ont fait croire à une folle remontada.

Devant 2.200 personnes et grâce à Mkamba (25 pts, 9 rebonds, 26 d’évaluation), Courtois (19 pts dont 5/6 à trois points), Malonga (25 pts) et Depaix (8 passes décisives) ils étaient en effet parvenus à revenir à cinq longueurs. Il s’agit seulement du troisième revers des basketteurs carolos depuis le 10 février 2024, date d’un échec en N2 devant Liévin (71-74).

Jimmy Ploegaerts avait évité de dévoiler ces aléas durant la semaine pour ne pas mettre son hôte du soir trop en confiance. Mais l’Etoile abordait cette rencontre face à Saint-Chamond Andrézieux Bouthéon avec un sacré handicap. Victime d’une fracture du nez et opéré la veille, Yohan Clet était bien sûr forfait. Par ailleurs, Martin Courtois touché au genou à Saint-Vallier faisait certes partie du groupe tout en sachant ne pas pouvoir être à 100 % et apporter son habituelle adresse à trois points. Rosaire Malonga, lui, tenait bien sa place dans le cinq majeur mais en jouant avec un doigt luxé. Alors que Kieger (contusion à une côte) et Kovanusic (douleur au talon) n’avaient repris l’entraînement que le jeudi et le matin du match. « C’est la pire semaine de travail que j’ai connu depuis mon arrivée dans les Ardennes » résumait le coach ardennais.

Bref, l’Etoile n’affichait pas ses habituelles garanties.

 

LE MATCH : L’ETOILE S’EST DONNEE LES MOYENS D’Y CROIRE.

Cela n’empêchait pas les Carolos, avec un cinq comprenant d’entrée Boyer, de démarrer en fanfare grâce à Malonga, Davidson et Auburtin  (7-0). Mais le SCABB réagissait par une même séquence similaire (7-7). Un sursaut de Mkamba n’était pas suffisant car les locaux perdaient trop de ballons. A partir de là, les Rhônalpins, opportunistes, s’envolaient (10-20) et s’assuraient la main mise sur le match. Alors que Courtois et Kovanusic faite de s’être entraînés durant la semaine restaient sur le banc, l’Etoile trop diminuée ne pouvait rivaliser d’égal à égal (22-38). Malgré les efforts prodigués par le tandem Mkamba-Malonga, l’Etoile, comme on pouvait s’y attendre, ne pouvait faire front et se retrouvait menée de quinze longueurs en fin de premier quart-temps (20-35). C’était malheureusement prévisible contre des visiteurs sacrément adroits à longue distance (8/10 aux tirs à 80 % de réussite à la mi-temps !). Reste que les locaux Mkamba, Kovanusic et Malonga ne se laissaient pas manger tout crus (26-40). Dommage que Davidson ne profitait pas du temps de jeu qui lui était accordé pour se montrer un tant soit peu (32-48). Malonga, Mkamba, Depaix et Courtois parvenaient néanmoins à sortir de la tourmente (43-52). Menés à la pause de douze longueurs après avoir été le plus souvent malmenés, les Ardennais avaient souffert de la supériorité adverse dans la raquette (73,3 %).

 

Menés de 17 points et revenus à quatre longueurs !

 

Au retour des vestiaires, les visiteurs gardaient le même tempo (43-60). Sans Malonga qui avait écopé de sa quatrième faute. Depaix, Courtois et Boyer (trois tirs bonifiés) et Mkamba redonnaient soudain vie aux Carolo dans une salle bouillante (59-64, 62-66). Des pertes de balle empêchaient malheureusement l’Etoile de revenir plus près avant l’emballage final (62-70). Mkamba, Kovanusic et Courtois et Malonga n’avaient pourtant pas dit leur dernier mot (67-70, 73-78). Comme quoi il se passe toujours quelque chose à l’Arena dans ces matches de Nationale 1. Mais le SCABB d’une adresse folle tout au long du match finissait par obtenir gain de cause et remporter un succès mérité au terme d’un match une nouvelle fois prolifique 93-86. Comme quoi on ne s’embête jamais à l’Arena. L’Etoile pourra méditer cette semaine sur un premier quart-temps qui aura ruiné ses méritoires efforts durant les trois autres volumes du match. Ce revers n’entame en rien l’excellente parcours du promu ardennais qui dans quinze jours va pouvoir récupérer de ses efforts durant la trêve hivernale.

L’Etoile en renouvelant ce type de prestation, mais en défendant beaucoup plus, parait en tout cas capable d’aller chercher un succès la semaine prochaine à Feurs.

Pascal REMY

 

LES MARQUEURS : Luc. Depaix 5, Malonga 15, Davidson 2, Courtois 16, Kieger, Boyer 6, Mkamba 25, Auburtin 7, Mikeladze, Kovanusic 7.

 

Jimmy Ploegaerts : « Ce premier quart-temps fait tache »

"J’éprouve beaucoup de déception car pour moi et même si l’équipe visiteuse est une très belle formation, je demeure persuadé que ce match était prenable. Outre les aléas des blessures qui ne doivent pas constituer des excuses, je suis surtout en colère sur notre trop grande permissivité défensive même si le SCABB a connu une adresse exceptionnelle (12 sur 16 aux tirs lointains). Cela ne doit pas cacher notre manque de constance dans l’aspect défensif. Ce qu’on a montré dans le premier quart-temps est inacceptable. On a trop accepté d’encaisser des paniers. En deuxième période, j’ai bien aimé le visage de l’équipe. Quand on a, par séquence, mis plus d’intensité défensive, on est revenus sur les talons de nos hôtes en partant pourtant de très loin. Aujourd’hui, l’exemple à donner à l’équipe c’est Martin Courtois qui n’a pas pu travailler cette semaine et a pourtant joué comme un mort de faim en se jetant sur tous les ballons. On a encore vu qu’on n’était pas loin des clubs de haut de tableau mais si on veut aller à la guerre et exister dans ce championnat, ce n’est pas avec des couteaux en plastique, sinon on termine sur des matches all star Game."

 

Rosaire Malonga : "Par manque d’agressivité, on a trop mal commencé ce match. Certes on n’a pas pu travailler comme on le voulait dans la semaine mais on a plutôt bien rafistolé les choses car en deuxième mi-temps, on se rattrape bien mais c’était un sursaut trop tardif."

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